25 mai 2020
Dans cette méditation, Karmapa réfléchit à l’importance de ne pas chercher de solution miracle au cœur du changement.
Si nous essayons de regarder cette pandémie d’un point de vue spirituel, en considérant la spiritualité comme étant distincte en quelque sorte de ce monde en perpétuel changement, il sera très difficile de lui trouver un sens ou de lui donner une signification.
Il n’est pas nécessaire d’adopter une perspective spirituelle pour voir l’évidence et s’apercevoir à quel point cette maladie est dangereuse. Tout le monde peut le reconnaître.
Cette maladie nous prend cependant quelque peu au dépourvu ; elle a une telle emprise sur nous que, lorsque nous constatons et observons les innombrables cas et un taux de mortalité toujours croissant, l’apparition d’émotions de non-acceptation nous oblige à chercher la signification ailleurs, en dehors de l’acceptation elle-même. C’est alors que la spiritualité devient d’une certaine manière surutilisée, comme lorsque l’on se contraint soudainement à un régime alimentaire extrême ou que l’on exagère un traitement pour des raisons de santé.
Cette approche essaie de forcer la spiritualité à réparer le symptôme d’un seul coup ; ce qui n’est malheureusement pas possible. Ce genre de tentative, qui considère la spiritualité comme distincte de la santé, met à mal les bienfaits réparateurs de la spiritualité.
Je pense que cela s’applique à toutes les formes de spiritualité et particulièrement à la spiritualité bouddhique.
En fait, la santé est une frontière ténue entre se sentir bien et se sentir mal. Cela signifie que ces deux éléments sont interdépendants ou qu’ils émergent et disparaissent de manière symbiotique.
Une approche sereine prendra place en nous si nous pouvons le comprendre.
Prendre soin s’effectuera tout en abandonnant la recherche d’une solution miracle ou d’un remède absolu.