"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."

LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ

Suite de l'explication détaillée de la pratique d'Amitabha

Lama Tréhor - Extrait du livret "Amitabha, 2re partie" - Juin 2011

 

Lama Tréhor est heureux d’être à nouveau parmi vous pour continuer à partager cet enseignement sur la pratique d’Amitabha. Commencé l’année dernière, cet enseignement n’avait pu être terminé.

Shamar Rinpoché a expliqué qu’il est parfois difficile pour nous de mettre en pratique, de façon juste et correcte, les pratiques des tantras, pratiques qui sont très profondes.

 

Qu’en est-il alors pour la pratique d’Amitabha ?

En fait, elle est un lien entre les soutras et les tantras, et peut appartenir aux uns comme aux autres. Nous sommes donc en droit de nous poser la question suivante : comment se fait-il qu’une pratique des soutras puisse également relever des tantras ?

 

Le bouddha Shakyamuni a enseigné la pratique d’Amitabha principalement sur la base des soutras et pas véritablement en rapport avec les tantras.

Quand cet aspect d’Amitabha sous la forme des tantras a t-il vu le jour ? À l’époque de Gourou Padmasambhava et de tülku Mingyur Dorjé, un tertön ou découvreur de trésor, à ne pas confondre de nos jours avec un certain Mingyur Dorjé.  

Il faut comprendre que ces maîtres du passé, à l’image de Gourou Padmasambhava, ont atteint des réalisations telles que la première terre de bodhisattva ; ce niveau de réalisation leur permettait d’aller instantanément dans cent terres pures et de rencontrer directement cent bouddhas. C’est ainsi que Padmasambhava a établi un lien direct avec le bouddha Amitabha. Quant à tülku Mingyur Dorjé, il a pu, à l’âge de treize ans, entrer en relation avec le bouddha Amitabha lors de sa méditation et percevoir immédiatement son émanation. C’est grâce à ce type de réalisation et aux qualités particulières et concrètes qui en résultent qu’une telle transmission, établie par le biais d’une initiation donnée directement par l’esprit, a pu commencer.

 

Ceci n’est pas le cas pour les soutras qui sont transmis seulement au moyen de la lecture rituelle appelée lung.

La transmission des tantras, par contre, se fait d’une manière spécifique : ils émanent de l’esprit du maître qui a réalisé ce type de qualités particulières.

Lama Tréhor a déjà expliqué, lors de sa première venue, que tülku Mingyur Dorjé était un tertön, c’est-à-dire un découvreur de trésors. Il s’agit ici d’un trésor sous un aspect particulier, appelé gongter ou enseignements qui proviennent du ciel. En effet, tülku Mingyur Dorjé a obtenu cet enseignement dans son esprit, directement d’Amitabha. Ce n’est pas un texte qu’il a découvert dans la terre, la pierre, une roche ou dans l’eau, etc., comme c’est parfois le cas pour les termas. Amitabha a transmis cette réalisation à travers tülku Mingyur, et elle a été retransmise ensuite à Chakmé Rinpoché (Raga Asya), disciple du VIe Shamar Rinpoché, initiant ainsi une lignée de transmission.

C’est la raison pour laquelle ce texte est également pratiqué dans la lignée nyingmapa. Il l’est cependant davantage dans la transmission karma kagyü.

 

Nous avons reçu cette initiation d’Amitabha de Shamar Rinpoché. Lama Tréhor va se concentrer sur l’aspect rituel et nous expliquer comment aborder cette pratique. Nous allons poursuivre la lecture du texte en expliquant les différentes parties au fur et à mesure.

 

À l’époque où lama Tréhor était auprès de son maître, Kalou Rinpoché, ce dernier n’avait jamais de texte et enseignait simplement de mémoire. En effet, lorsque l’on est trop concentré sur un texte matériel, cela fait finalement obstacle à la visualisation spontanée, comme l’a expliqué ce matin lama Jigmé Rinpoché. À un moment donné, au-delà d’une compréhension intellectuelle, nous devons atteindre une véritable expérience de la visualisation, comprendre comment elle se met en place. Lorsque nous sommes trop concentrés sur un texte, notre mental et nos concepts se limitent à cet aspect physique du texte, ce qui fait obstruction à une véritable compréhension, à une expérience de la visualisation.

 

Lors d’une retraite d’Amitabha, nous devrions normalement commencer par visualiser que nous nous trouvons dans la terre pure de Dewachen et ne faire que cela pendant sept jours. Puis, durant les sept jours suivants, nous devrions être concentrés sur nous-mêmes comme étant indifférenciés de la forme de Chenrezi et enfin, les sept jours qui suivent, nous nous concentrerions sur la forme d’Amitabha, visualisée en face de nous.

En pratiquant ainsi ces différentes phases, nous sommes à la fin vraiment détendus et les offrandes d’eau, de lumière, etc. deviendraient fluides.

Nous récitons mot à mot le texte – argyam, padyam…– et ne savons même plus ce que nous offrons ni à qui nous l’offrons. Nous sommes trop concentrés sur les mots que nous lisons, l’un après l’autre. Si nous voulons vraiment nous entraîner à apprendre cette pratique et à la réaliser, il faut nous entraîner comme vient de l’expliquer lama Tréhor. C’est ainsi que cette pratique était étudiée auparavant.

 

À Dhagpo Kagyu Ling, elle est faite régulièrement. Chaque année, petit à petit, vous allez pouvoir vous y accoutumer. Le seul problème dans notre façon d’aborder la pratique, c’est que nous sommes trop pressés. À l’image de notre vie, nous voulons tout et tout de suite, la sensation, l’expérience… Et dès que nous commençons à pratiquer, nous attendons un résultat ou une sensation particulière. C’est cela qui ne va pas, ce sentiment de devoir obtenir des résultats rapidement ; c’est ce qui nous empêche finalement de procéder correctement. Lorsque nous abordons des pratiques comme celle d’Amitabha, il faut développer des qualités particulières – la diligence, la patience – pour en obtenir les fruits.

 

De quelle patience parlons-nous, lorsque nous disons que pour pratiquer Amitabha nous devons être patients ?

Il ne s’agit pas d’attendre chaque jour un résultat, un progrès, de nous demander constamment si nous avons réussi, ce que nous avons gagné en plus. Ce n’est pas dans ce sens-là que nous parlons de la patience. La patience qui nous est demandée ici consiste à accepter tout ce qui se passe ; quoi qu’il arrive, nous l’acceptons. Nous cheminons vers le fruit et cela est notre unique objectif. Voilà de quelle patience il s’agit.

 

Lorsque lama Tréhor était en retraite de trois ans sous la conduite de Kalou Rinpoché, celui-ci avait dit : « Vous êtes en retraite de trois ans, pourtant n’ayez aucun espoir que quelque chose se passe durant ces trois années. » Cela a paru étrange aux retraitants et ils se sont demandé pourquoi Kalou Rinpoché leur tenait ces propos. « Nous venions en retraite précisément pour obtenir une réalisation, ou pour que quelque chose de concret se passe, alors pourquoi nous disait-il de n’avoir aucune attente de résultat pendant ces trois ans ? » En fait, il faut comprendre que, dès qu’il y a une attente, notre esprit se focalise dessus et le fait de vouloir obtenir un résultat rapidement nous coupe finalement de l’espace nécessaire pour laisser les qualités émerger. Aller en retraite de trois ans, oui, mais sans avoir d’attentes, parce que ces attentes vont faire obstacle aux qualités.

 

À partir du moment où l’esprit est impatient, il n’y a plus d’espace pour que la visualisation se pose calmement, spontanément. Nous pouvons aussi nous demander comment un résultat peut se manifester s’il n’y a pas d’attente le concernant. À bien y regarder pourtant, nous observons que cela se manifeste pour des choses beaucoup plus ordinaires. Par exemple, du fait de nos tendances ou de nos perturbations, la colère, la jalousie, etc. peuvent se manifester sans que nous attendions ce résultat spécifique. Et pourtant, le fruit a mûri et il y a bien un résultat, qui se produit en accord avec nos tendances. Nous développons des tendances qui deviennent de plus en plus fortes et le fruit se manifeste, sans qu’il y ait eu une attente spécifique concernant ce fruit-là.

Certaines personnes se demandent quel bienfait peut advenir si l’on a ni attente, ni souhait. Pourtant, cette logique de la causalité est infaillible.

 

La pratique d’Amitabha s’adresse plus particulièrement à des laïcs qui ont une vie mondaine mais aspirent à reprendre naissance dans des conditions positives, voire au sein d’une terre pure. D’habitude, pour reprendre naissance dans les terres pures, il faut une véritable réalisation au niveau de l’esprit ; cependant, pour renaitre dans la terre pure d’Amitabha, il suffit d’avoir conservé nos engagements et effectué des aspirations pour nous y rendre. Il y a un nombre infini de terres pures, nous ne pouvons pas les compter, mais la terre pure d’Amitabha, Dewachen ou Sukhavati, est l’unique terre pure qui soit accessible sur la base de la confiance et des aspirations. Pour les autres terres pures, cela n’est pas suffisant.

 

Deux obstacles majeurs peuvent nous empêcher de reprendre naissance au sein de la terre pure de Sukhavati.

Le premier est l’abandon du Dharma, le fait d’avoir des doutes extrêmement forts et de penser que le Dharma n’est pas en accord avec les caractéristiques des phénomènes.

Le deuxième obstacle est de commettre un des cinq actes à effet irrémédiable.

Lama Tréhor ne pense pas que nous soyons susceptibles de commettre un jour un de ces cinq actes. Par contre, le fait d’abandonner le Dharma ou d’avoir des doutes grossiers à son sujet nous concerne davantage. Il faut distinguer les doutes positifs, constructifs, de ceux qui ne le sont pas. Il y a en effet deux types de doutes : l’un nous permet d’aller vers plus de qualités, d’éclairer nos incertitudes et de traverser les zones d’ombre, et l’autre n’est que l’effet de nos propres tendances, de notre karma ; ce dernier type de doutes est le simple reflet des limitations karmiques dont nous faisons l’expérience.

Cela ne devrait pas nous poser trop de problèmes : en effet, si nous sommes là, c’est que nous avons décidé de nous engager sur un chemin spirituel bouddhiste et ce, de notre plein gré. Nous avons une certaine confiance dans cet enseignement. Bien sûr, des doutes sont toujours présents, mais nous pouvons en faire quelque chose de constructif qui nous mènera vers plus de clarté ou plus de confiance.

 

Les tendances provenant de nos habitudes, de notre très forte saisie égocentrique qui nous conduit constamment à croire dur comme fer à nos perceptions, à ce que nous voyons, à ce que nous ressentons, constituent un système de croyances tellement fort qu’il peut faire obstacle et nous amener à développer des doutes.

Lama Jigmé Rinpoché disait ce matin que notre vision est assez limitée. Nous collons une sorte de vérité sur tout ce que nous percevons, sur notre manière d’aborder les évènements. Nous limitons la réalité des choses à ce que nous en percevons, ce qui nous fait faire des raccourcis rapides et affirmer avec certitude que ceci ou cela est bien réel. Bien sûr, nous sommes conscients d’avoir des habitudes, des tendances et d’être limités dans notre perception des choses. Il y a cependant une très grande différence entre deux attitudes. La première consiste à admettre : « Je ne perçois pas encore tous ces bouddhas, Amitabha, leurs terres pures, etc., mais il est possible que cela vienne seulement du fait que je n’en ai pas encore conscience. » La seconde consiste à se dire : « C’est n’importe quoi, ce ne sont que des contes, je ne vois rien de tout cela, donc ça n’existe pas ! » La première attitude est un tremplin pour aller vers plus de compréhension et éclairer les doutes, et la seconde attitude revient à abandonner le Dharma.

 

Ainsi, quand il est question des qualités d’Amitabha, nous pouvons, comme dans le premier cas, ne pas comprendre vraiment à quoi elles font référence, mais aspirer cependant à les comprendre et nous dire que nous allons petit à petit arriver à les appréhender. Ou bien nous pouvons simplement nous fermer et abandonner, juste parce que nous ne les comprenons pas. Ce sont deux façons de douter. Si nous nous disons qu’obtenir de telles qualités est possible, nous nous orientons vers une sorte d’appréciation de ces qualités, ce qui est déjà constructif. Par contre, si nous pensons que c’est impossible, nous nous coupons alors de toute possibilité et nous ne comprenons pas la valeur de ces qualités.

 

Les enseignements bouddhistes présentent la réjouissance comme la qualité la plus efficace pour mettre en œuvre la notion de mérite – ou accumulation de vertu. Encore une fois, lorsque nous entendons parler des qualités d’Amitabha, le fait de penser qu’elles sont accessibles et de nous réjouir à l’idée de pouvoir les développer et les comprendre de mieux en mieux est la meilleure méthode pour entrer dans cette accumulation de potentiel méritoire. Il n’existe pas de méthode plus efficace et plus forte que cette réjouissance.

 

La pratique formelle seule ne suffit pas pour mettre en place cette accumulation de vertu et de mérite. Notre vie de tous les jours offre différentes occasions pour cette mise en œuvre, comme le fait, par exemple, de se réjouir des conditions matérielles d’une personne fortunée ou des qualités de quelqu’un. D’habitude, dans notre quotidien, la réjouissance est difficile ; nous aurions plutôt tendance à réagir avec nos perturbations, comme la jalousie par exemple. Dans ce sens, les pratiques où nous prenons comme référence le bouddha Amitabha, ou d’autres, sont des méthodes qui nous permettent d’accéder à la réjouissance ; en effet, ces bouddhas tels qu’ils nous sont décrits n’ont que des qualités et n’ont aucun défaut. La seule chose qu’il nous est possible de développer à leur égard est une véritable réjouissance quant à leurs qualités. Ce moyen va petit à petit nous permettre de remplacer, par exemple, la jalousie par la réjouissance. Nous allons alors pouvoir appliquer cette réjouissance dans notre quotidien avec les personnes que nous côtoyons.

 

Nous en sommes à l’explication des offrandes offertes au bouddha Amitabha, afin de mettre en place cette vertu ou ce mérite.

Qu’est-ce qui fait obstacle à notre mérite ? Ce sont toutes nos perturbations, telles que la jalousie, l’aversion, le désir-attachement. Tous ces poisons font obstacle à la mise en œuvre du mérite. Il va falloir petit à petit trouver des remèdes ; en l’occurrence, la phase des offrandes permet de purifier l’aspect d’avidité qui empêche la générosité. Lama Jigmé Rinpoché en a parlé ce matin : il est impossible d’avoir une vie humaine sans aucun attachement, car l’attachement est inhérent à l’existence humaine. Nous ne pouvons pas en être totalement dénués. Nous avons un corps physique, etc. Nous sommes entourés d’un minimum de choses qui s’inscrivent dans le relatif. Mais il faut garder un équilibre, éviter de développer un attachement excessif, car c’est ce qui génère de la souffrance. Il ne s’agit pas de n’avoir aucun attachement, puisque c’est impossible, mais il faut savoir s’arrêter à la juste limite, ne pas la dépasser, ce qui nous entrainerait vers plus de souffrance.

 

Tout le propos de l’enseignement bouddhiste est résumé au travers de trois aspects : la base, le chemin, le fruit.

Qu’est-ce que la base ? C’est accéder à une véritable connaissance, une véritable compréhension du monde et de ses caractéristiques. Lorsque nous parlons de l’attachement inhérent à notre condition, cela signifie que nous n’avons pas encore reconnu le mode ultime des phénomènes. Considérons les grands maîtres et leur réalisation. Leurs qualités de réalisation ne s’expriment pas uniquement à travers leur diligence dans la pratique. Ils ont ces qualités parce qu’ils détiennent une clarté extrêmement aiguisée quant à ce que sont les caractéristiques des phénomènes, c’est-à-dire de la base. C’est bien souvent ce qui nous fait défaut. Nous nous concentrons sur l’aspect du chemin, nous faisons des efforts pour pratiquer, etc. Mais il nous manque cet aspect de connaissance de la base, cette connaissance infaillible concernant les caractéristiques des phénomènes. C’est pour cela que nous n’obtenons pas les mêmes fruits et que les qualités ne sont pas aussi évidentes.

 

Comment faut-il comprendre ces trois aspects ?

Lorsque nous parlons de la base, il s’agit de la compréhension des réalités dans toutes leurs subtilités, à savoir ce que nous appelons la réalité de surface, ou réalité relative, et la réalité ultime. C’est comprendre le mode ultime des phénomènes et comprendre leurs caractéristiques telles qu’elles se manifestent à un niveau de surface.

Lorsque nous parlons du chemin, il s’agit d’avoir une compréhension des méthodes et une connaissance supérieure. Comment mettre en place ce chemin au travers de ces deux aspects des méthodes et de la connaissance supérieure ?

Lorsque nous parlons du fruit, il s’agit de l’obtention des deux corps. Ordinairement, nous mentionnons trois ou quatre corps, mais ici, en essence, nous parlons principalement de deux corps : le dharmakaya et le sambhogakaya – c’est-à-dire le corps absolu et le corps de plénitude des qualités –, le corps d’émanation ou nirmanakaya n’étant qu’un aspect du sambhogakaya. Dans le chemin, nous parlons des méthodes, des moyens habiles et de la connaissance supérieure. Certaines méthodes sont plus en lien avec les méthodes du grand véhicule ou mahayana, et d’autres plus en lien avec les méthodes du vajrayana, des mantras secrets.

 

Lorsque la pratique d’Amitabha est faite en accord avec les tantras du vajrayana, quand il est question des méthodes et des moyens habiles, cela fait référence à toute la phase de développement de la visualisation. Et quand il est question de la connaissance supérieure, sherap, cela fait référence à la phase d’achèvement de la visualisation. Ce terme sherap, traduit par connaissance supérieure, ne fait pas seulement référence à une connaissance, mais renvoie surtout à une réalisation de la compréhension du mode ultime des phénomènes. Au niveau des tantras, pour désigner les phases de développement et d’achèvement, nous parlons des moyens et de la connaissance supérieure.

 

Si nous mettons en parallèle les méthodes des soutras et celles des tantras, au niveau des moyens habiles, de la connaissance supérieure, de la phase de développement et de celle d’achèvement, comment relier ces aspects ?

 

Considérons les méthodes des soutras. Qu’en est-il de ces deux aspects : les moyens et la connaissance supérieure ?

Nous partons, en fait, de ce que nous sommes – un être ordinaire – et nous avons recours à des méthodes, des moyens habiles. Prenons l’exemple de l’étude de la philosophie par les textes, qui va nous permettre de comprendre ce qu’est la compassion, de la développer et de voir la nécessité de la faire naître en nous, d’assimiler ce qu’est l’esprit d’éveil, la bodhichitta.

Ensuite, nous parvenons à une vue juste, c’est-à-dire à la compréhension de cette connaissance supérieure qui se réalise au travers de la vue juste, appelée voie médiane ou madhyamaka.

Pour ce qui est de la mise en œuvre de ces deux aspects à travers les six vertus transcendantes ou paramitas, les cinq premières vertus concernent les méthodes et la dernière – la connaissance supérieure – est à proprement parler la connaissance supérieure.

 

Considérons maintenant la mise en œuvre des deux aspects – méthodes et connaissance supérieure – au sein d’une pratique des tantras. C’est un peu différent, puisque nous partageons directement les fruits acquis par les bouddhas du passé.

Nous utilisons le fruit des bouddhas comme moyen habile. Les phases de développement et d’achèvement sont déjà les réalisations des bouddhas. Nous allons directement nous mettre en lien avec cette réalisation du fruit.

Par exemple, la forme de Chenrezi est le fruit de kalpas de mise en œuvre d’accumulations de mérite et nous, en un instant, nous allons prendre la forme de Chenrezi. Nous gagnons beaucoup de temps, parce que, en un instant, nous avons la chance de pouvoir nous visualiser sous la forme du fruit, Chenrezi.

C’est pour cela que les tantras sont présentés comme une méthode extrêmement rapide. C’est une méthode directe, en comparaison avec celle des soutras, qui est plus progressive ; dans un premier temps, en effet, nous purifions tel aspect, puis tel autre, pour percevoir finalement ce lieu comme la terre pure de Dewachen.

Dans la méthode des tantras, en un instant, nous sommes dans une terre pure et tout est pur instantanément. C’est une façon plus rapide de mettre en place ces éléments.

 

Le processus des soutras nécessite plusieurs kalpas.

L’échelle de temps présentée dans les souhaits de Samantabhadra est de plusieurs kalpas, pendant lesquels nous pourrons rencontrer les bouddhas et avoir des conditions favorables pour accéder au fruit. La perspective dans ce cas est donc beaucoup plus longue.

Dans la perspective des tantras, par contre, cela doit être instantané. En un instant, je prends la forme d’un bouddha et je suis dans sa terre pure.

Certains peuvent réagir en se disant : « Oh ! Des kalpas ! Je vais m’y ennuyer ! Peut-être que les soutras, ce n’est pas extra ! » Mais au final ce n’est pas vrai, parce qu’à partir du moment où l’esprit d’éveil est développé nous ne nous ennuyons pas, même pendant des kalpas ! Pour l’instant, la notion de compassion n’est pour nous qu’un concept. Nous ne l’avons pas réellement développée dans notre continuum mental. C’est pourquoi, lorsque nous entendons qu’il nous faut encore être là pendant des kalpas, cela nous paraît un peu ennuyeux. Mais si nous avons vraiment développé cette compassion au-delà des concepts et que nous arrivons à la faire émerger dans notre continuum mental, ce n’est plus du tout ennuyeux.

 

La façon de procéder pour les offrandes est différente selon que nous pratiquons les méthodes des soutras ou celles des tantras.

Ici, il s’agit d’offrandes en accord avec les pratiques des tantras.

 

Les huit offrandes traditionnelles

Première offrande (p.16) : l’eau aux huit qualités


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