"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."
LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ
"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."
LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ
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sur le site de la FFCBK (Fédération Française des Centres Bouddhistes Karma-kagyu)
Enseignement
Par le 17e Karmapa Trinley Thayé Dorjé
L’enseignement qui suit est issu de l’introduction à l’initiation de Vajrapani-Hayagriva-Garuda transmise à Karma Migyur Ling, dans le Vercors, le 4 août 2012.
Dans le bouddhisme vajrayana, le rituel de l’initiation est un prérequis à la plupart des pratiques de visualisation de yidams. Les initiations transmises par des maîtres spirituels ont pour but de relier les pratiquants à l’énergie de sagesse du maître et des yidams sur plusieurs niveaux.
Le but d’une initiation est simplement de parvenir à une meilleure compréhension et à la paix de l’esprit. Une initiation implique de prendre refuge, de générer l’esprit d’éveil et de développer une vision pure. Nous pouvons trouver refuge dans le Bouddha, le Dharma et le Sangha. Nous pouvons générer l’esprit d’éveil et développer une vision pure, parce que c’est possible ! La purification est possible.
Cependant, nous devons tout d'abord travailler avec ce que nous avons. Nous avons maintenant une identité, il y a « vous », « je » et « nous ». Ce n’est ni bon ni mauvais et cela n’a rien de solide. C’est là et perceptible parce que tout est interdépendant ; rien de plus. C’est simplement ça.
Inutile de dire : « Il n’y a pas de “je” ! » parce qu’il y a, d’une certaine façon, un « je ». Si je vous pince, vous ressentirez quelque chose, nous ne pouvons donc pas nier cette identification. Il n'est pas possible non plus de dire : « Ah, je ressens une douleur, alors je vais abandonner. » Nous pouvons travailler avec notre identité et l’utiliser à notre avantage. Prendre refuge et générer l’esprit d’éveil revient à savoir comment l'utiliser à notre avantage.
Afin d’accumuler des mérites et de la sagesse, nous cherchons refuge dans l’état d’esprit éveillé (le Bouddha), dans le chemin (le Dharma) et dans les guides (les bodhisattvas). Sur cette base, nous pouvons construire ou développer quelque chose : nous pouvons développer des mérites et de la sagesse, et ainsi nous améliorons notre compréhension.
Notre intention également est très importante : l’intention de vraiment accomplir le bien des autres. La question n'est pas le nombre d’êtres que vous pouvez aider, mais simplement l’idée que vous voulez vraiment accomplir le bien des autres. Il ne s’agit pas exactement du fait de pouvoir vraiment aider ou non – il ne faut pas se charger d’un fardeau. Aussi longtemps que nous avons la motivation, tout est là.
Si nous nous figeons sur : « Je veux aider, j’ai besoin d’aider ! » et si nous ne sommes pas à même d'apporter notre aide, nous nous sentons agités et frustrés. C’est la raison pour laquelle nous générons simplement ce précieux état d’esprit, cette attitude qui nous rend prêts à aider à tout moment. Forts de cette disposition, nous sommes en paix.
Nous éprouvons à présent l’expérience de notre identité, d’un « je » ou d’un « moi », mais nous ne nous contentons pas de cet état ordinaire. En fait, avec la vision pure [à laquelle nous accédons par l’initiation et la pratique], notre état d’esprit est celui de la véritable compassion et nous incarnons compassion et sagesse. Cette aspiration à être bénéfique, associée aux moyens – la sagesse pour rendre toute situation bénéfique – ne nous quitte pas. Ainsi, s’il est bénéfique aux autres que je sois un docteur, un cuisinier ou un peintre, alors je serai un docteur, un cuisinier ou un peintre. Cet état d’esprit ne nous rend pas supérieurs ou inférieurs, ce n’est pas parce que nous nous voyons sous notre aspect de sagesse que nous nous sentons supérieurs ou parce que nous nous percevons comme des êtres humains que nous nous sentons inférieurs. La seule chose qui compte vraiment et nous apporte la paix est d’être à l’aise avec cette attitude altruiste. Nous n’avons pas besoin de changer tant que ça.
Le plus important est que toutes ces qualités nous sont naturelles, nous ne sommes pas obligés de les acheter ni de les acquérir ailleurs. Elles sont là depuis le moment où nous sommes nés. Réaliser que nous les possédons toutes est alors source d’une grande joie. C’est donc ce que nous faisons.
Bien que nous sachions tout cela, l'intitulé de l’initiation – Vajrapani, Hayagriva, le phénix Garuda – nous semble inhabituel, fantastique et exotique et résonne comme quelque chose de lointain. Afin que l’initiation soit davantage porteuse de sens, pensons qu’il s’agit essentiellement de dissiper les obstacles. Si nous cherchons sur Google ou Wikipedia, nous trouverons probablement des indications allant dans ce sens.
Quels sont ces obstacles ? Existent-ils comme des esprits ou des forces ou – comme cela est mentionné dans la recherche sur Google – sous la forme de nagas, de démons ou de maras ? Si nous en restons à un niveau simple, nous verrons que ce n'est pas le cas, que toutes ces projections extérieures proviennent vraiment de notre esprit. Ces forces ou ces esprits commencent à apparaître si l’esprit est conditionné. Vous pouvez en arriver à vous battre contre votre reflet ou votre écho, car vous avez conditionné votre esprit à tel point que votre reflet vous répond et semble plus qu’un reflet. Vous commencez alors à oublier ce fait très simple : il s’agit juste d’un reflet, d’un écho. C’est pourquoi, le vrai mara ou le véritable obstacle est en fait votre propre esprit, vos propres habitudes.
Il n’y a pas de mara véritablement existant. Cependant, si vous vivez en développant cette habitude, il y en a un qui viendra. Et il vous ennuiera. Par conséquent, essayons d’entraîner l’esprit à réaliser que tous ces obstacles sont dus à trop de conceptualisation.
Même après tout cela, nous ressentons toujours la douleur du pincement. Nous essayons alors d’éprouver de la compassion pour notre habitude. Dans un certain sens, nous pouvons satisfaire cette habitude. L’habitude dit qu’il y a des apparences extérieures, des obstacles extérieurs et nous répondons simplement : « D’accord ! », nous les prenons en compte et nous trouvons un remède. Nous manifestons Vajrapani, Hayagriva ou Garuda et développons l’habitude que les obstacles se dissipent grâce à cette manifestation. L’habitude est alors satisfaite et ne nous tourmente plus. Et nous sommes heureux et en paix.
Tout doit être plus clair maintenant, mais si c’est trop compliqué et vous donne finalement encore plus mal à la tête, concentrez-vous simplement sur le fait de prendre refuge dans le Bouddha, le Dharma et le Sangha et de générer l’esprit d’éveil. Pendant l’initiation, je vous demanderais de contempler ce que je viens de dire ou de poser simplement votre esprit dans un état calme et paisible. Développez simplement la motivation d’accomplir le bien des autres.
Dhagpo Kagyu Ling
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