Il va sans dire qu’une certaine quantité de richesse matérielle — par exemple, tout ce qui touche à la nourriture, aux vêtements et au logement — constitue une nécessité pour vivre. Chacun doit travailler pour survivre, mais lorsque gagner sa vie devient le point central et exclusif d’une vie, des problèmes peuvent apparaître. Vivre pour gagner plutôt que gagner pour vivre, cela pose des problèmes d’excès et d’avidité.
Il existe cependant d’autres formes de richesses, qui ne se contentent pas de faire vivre le corps, mais soutiennent et développent l’esprit.
Dans cette perspective, il peut être intéressant de regarder au-delà des idées traditionnelles en matière de richesse financière et de se demander pourquoi l’espèce humaine, parmi les nombreux types d’existences, est si spéciale et si précieuse.
En tant que pratiquant et enseignant bouddhiste, j’espère et je crois que le bouddhisme peut offrir une contribution intéressante et utile dans ce domaine. Tout d’abord, lorsque nous essayons d’identifier les causes de la crise actuelle depuis une approche bouddhique, [nous constatons que] les problèmes de base sont des traits humains comme l’avidité et la paresse, tous apparaissent sur la base de l’ignorance.
Cultiver juste assez de grains pour vos besoins quotidiens est une chose, mais commencer à rassembler les récoltes et à les stocker en pensant que vous aurez ainsi moins de travail et plus d’argent peut planter le germe d’une avidité incontrôlée. Il est donc vraiment important d’être conscient de certains traits humains qui provoquent de nombreux problèmes inutiles. Parfois, alors que nous pensons devenir plus riches, nous devenons en fait plus pauvres, si nous regardons d’un point de vue différent.
Même si je ne suis jamais allé à l’école moi-même (étant à la tête d’une lignée, j’ai eu une éducation particulière), j’ai eu la chance d’apprendre tout cela de mes parents. Plus tard, lorsque j’ai commencé les études et les enseignements bouddhiques, j’ai appris de plus en plus de choses sur les défauts et les qualités de l’humanité, et cela m’a permis de connaître la vie.
La richesse intérieure est notre esprit, notre conscience. Je crois que cet esprit est comme un joyau qui exauce les souhaits. Si vous savez comment l’utiliser, il peut produire les effets les plus bénéfiques. Le meilleur moyen d’utiliser et de développer cet esprit est d’absorber des connaissances, et la connaissance la plus importante est celle qui fait de nous une bonne personne, une personne honnête, une personne digne de respect. Les qualités qui rendent un individu bon, honnête et respectable sont des qualités comme la patience, la générosité et la bienveillance. La bonne nouvelle est que nous n’avons pas besoin d’adopter ou de créer ces qualités puisqu’elles demeurent déjà en nous tous, sous forme de potentiel. C’est ainsi que la richesse reste latente en chacun d’entre nous.
Tout ce dont nous avons besoin est de nous donner, chaque jour, une raison de générer ces qualités, petit à petit. Le faire ne rendra pas la société parfaite, mais cela nous permettra d’apprécier toutes les circonstances que nous rencontrerons.
Selon le point de vue bouddhique, nous devons en fait être reconnaissants pour les obstacles [rencontrés] parce que sans eux nous n’apprenons jamais. C’est grâce aux difficultés et aux défis que nous pouvons trouver des solutions ; certaines fonctionnent, d’autres non, mais même si elles ne fonctionnent pas, cela ne veut pas dire que nous devons abandonner. Cela signifie juste que nous devons essayer encore.