"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."

LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ

Revue "Tendrel"

Retrouvez sur cette page des enseignements parus dans la revue "Tendrel" éditée par Dhagpo Kagyu Ling jusqu'en 2002.

Réalisations et accomplissements dans le processus de la Mort

Lama Guendune Rinpoché, DHAGPO KAGYU LING, novembre 1981


Extrait du DHARMA DE LA MONTAGNE de Tseundru Gyamtso
Enseignements d'ermitage (instructions aux pratiquants en retraite), donnés par Tchagmé Rinpoché.


Karma Tchagmé est une émanation d'Amithaba, le Bouddha de Lumière Infinie. Il fut le disciple du 6e Shamarpa, Tcheukyi Ouangtchouk. Il est réputé comme Erudit et Accompli. Il est à l'origine de la branche Namdok Kagyu de la lignée Karma Kagyu. Il fut « Maître de Dharma » de Namicheu Mingyour Dordje, qui reçu des « enseignements révélés » à travers ses expériences méditatives, Tchagmé Rinpoché donnait depuis sa retraite des instructions de méditation à son disciple Tseundru Gyamtso. Ces instructions rassemblent et précisent de nombreux points de l'enseignement et sont autant de moyens de méditation et d'application concrète.
Tseundru Gyamtso, grand méditant, a compilé toutes ces instructions reçues en une succession de chapitres, chacun d'eux traitant d'un point particulier et développant les méditations qui y sont associées.


Le Fruit de l'Arbre des Souhaits

Une claire explication sur les façons de mourir des pratiquants du Dharma selon: leurs capacités (supérieure, moyenne, ordinaire ou inférieure).

"Hommage au Gourou indifférencié de Dordjé Tchang »

J'ai exposé dans ce chapitre, de manière facilement compréhensible ; tout ce que j'ai pu réunir, d'après les Soutras et les Tantras des deux traditions, ancienne et moderne, et dans ce qui m'a été transmis d'anciennes instructions orales, sur les différentes façons de mourir et les accomplissements ainsi obtenus. Je n'ai pas d'expérience personnelle du sujet, mais Je me suis basé sur ma propre compréhension théorique des explications reçues et sur le sens des Tantras anciens, et modernes. Les trois thèmes sont : Immortalité, Transcendance et Mort.


1 . IMMORTALITÉ

Ceux qui parviennent à l'état ultime de réalisation, le corps d'arc-en-ciel immortel, le Vadjrakaya (1), comme Gourou Rinpoché, sont dits immortels jusqu'à la fin de l'espace,
Le deuxième type d'immortalité est obtenu par la conjonction des pratiques du Mahamoudra et du Dzoktchen (2). La réalisation de ces pratiques permet d'actualiser le corps d'arc-en-ciel, appelé alors le « Corps du Grand 'Transfert» pour la durée d'un kalpa (3), Tel est le cas du Pandit indien Vinamitra. Lorsque s'épuise ce kalpa, leur apparence se dissout en lumière dans l'espace.

Ensuite, vient un autre degré d'immortalité qui est celui qu'on atteint par la pratique d'un Yidam. L'influence spirituelle de cette divinité de méditation permet d'expérimenter un état d'immortalité. Pour une période de plusieurs milliers d'années. Comme ce fût le cas pour le grand Siddha indien Mitradzoki. Ce type de réalisation est appelé : « La Maîtrise sur le Pouvoir de la Longévité », Ultimement, un être qui a obtenu cette maîtrise, lorsqu'il passe au-delà du cycle des existences, ne laisse aucun reste conditionné, aucun cadavre, Le corps physique périssable est transformé en Corps de Sagesse indestructible, et pendant quelques dizaines de milliers d'années, cet être demeure sous cette forme et agit comme chef des assemblées des dakas et des dakinis (4), tout en restant invisible pour les êtres ordinaires. On peut citer comme exemples de cette réalisation Saraha ou Tilopa, Le terme appliqué à ces accomplis est ; « Ceux qui sont passés dans l'Activité Céleste », Les êtres qui n'ont pas cette maîtrise dans sa plénitude agissent parmi les rangs des dakas et des dakinis.

D'autres, par la pratique d'une divinité de méditation, réalisent l'indissociabilité de leur essence et de ce yidam. Gardant l'apparence d'un grand siddha, ils ne passent pas en l'au-delà de la souffrance mais demeurent dans le cycle des existences, pour manifester une activité au service : des êtres. Ainsi, ceux qui les prient peuvent recevoir leur influence spirituelle, leurs siddhis. Cependant, le commun des mortels ne peut voir leur Corps de Sagesse. Dans la sphère de l'espace, il réside dans un palais précieux, à la tête des légions de dakinis.
Un exemple de ce type de réalité est le grand pratiquant Nagabodhi. Tout ceci est, entre autres, expliqué dans les commentaires du Kalachakra Tantra et dans la biographie du Sakya Pandita.

Ensuite, par le pouvoir du mantra de gnose de certaines divinités de sagesse, il est possible de prolonger la vie de façon incommensurable.
Par exemple, par l'accomplissement du mantra de « La Grande Paonne », NagarJouna parvint à vivre 600 ans. De la même façon, Aryadéva obtint une longévité de 400 ans et Lopeun Asanga de 200 ans. Par de semblables pratiques de divinités de longue vie, il est dit que la Dame Sogyal vécut 200 ans, Padampa Sangyé 515 ans et Sangyé Yéshé 150 ans. Tous ont maîtrisé « La Suprême Longévité ».

En ce qui concerne les non bouddhistes, on sait que les rishis indiens croient prolonger leur vie par la pratique de Brahma. Cependant, au bout de 300 ans, ce pouvoir se résorbe et leur longévité diminue d'autant. Un certain Djarikapa proclamait qu'il demeurerait immortel jusqu'à la venue du Bouddha Maitreya, grâce aux pratiques alchimiques.
Sur ces dires, Panitapa Vairocana, employant ces méthodes, parvint à une longévité de 300 ans, après quoi il manifesta un parinirvana au Tibet. Toutefois, ces maîtrises sont classées comme «Longévité Ordinaire » bien qu'incluses dans la catégorie de l'Immortalité.
Ceux qui atteignent la parfaite Bouddhéité dans le cours de leur vie ne laissent aucun reste physique au moment de la mort, mais se fondent dans l'espace comme un arc-en-ciel. A ce moment-là, leur esprit devient indissocié de celui de tous les Bouddhas. En Inde, Garab
Shri Sing obtint cette réalisation, et au Tibet, Gomtchoung Arochoro.

On dit qu'ils ont atteint « la Bouddhéité sans reliques ». L'explication de ces phénomènes peut être trouvée dans les récits de la tradition du Dzoktchen. Pour ceux qui obtiennent ce corps d'arc-en-ciel au moment de la mon, on explique que les cinq constituants physiques de base se dissolvent en les cinq lumières ou éléments subtils du corps. Ces lumières sont alors réalisées comme étant l'expression des cinq sagesses fondamentales. Elles se résorbent au niveau du nombril et, les extrémités des canaux subtils, à ce point, se transforment en le mandata de Dordje Phagmo. Celui-ci se réduit en la syllabe-germe HRI ou BAM selon les différentes visualisations, Cette syllabe, à son tour, fond de bas en haut jusqu'à se dissoudre en la vacuité, Un tel être ne se dirige pas vers une sphère d'existence spécifique. Comme l'espace lui-même, sa place est indéfinie. A ceux pourvus d'un karma suffisant, il apparaît dans le ciel sous. Une forme in substantielle semblable à l'arc-en-ciel et il enseigne le pur Dharma. On dit qu'il manifeste « L'Activité du Corps d'Arc-en-ciel a selon la tradition des Tantras-Mère. Des explications de ceci peuvent être trouvées dans les œuvres de Matchik Labdreun.
Pour celui qui a accompli la pratique d'un yidam (6) ou qui a obtenu la maîtrise des méditations du Mahamoudra ou du Dzoktchen, la forme illusoire avec ses éléments grossiers de chair, de sang et d'os se transforme en corps d'arc-en-ciel parfaitement purifié, transparent, immaculé, capable de produire toutes sortes de miracles. Sous un aspect semblable à celui qu'il avait avant le transfert, il se dirige vers des terres pures comme Déouatchène pour y demeurer. C'est ce que firent Rechungpa, Djetsun Tsemo et Khachcn Namkha Gyaltsen. Ceci est « L'Activité du Corps d'Arc-en-ciel » selon les Tantras- Père.

Ceux qui ont atteint la perfection dans la réalisation du « yoga au corps illusoire » et les pratiques sur les « tsas » et les "loungs » (7) agissent comme des saddhous et errent dans les iieux de crémation. Là, ils ont la vision pure d'être parmi une assemblée de dakinis,
Alors qu'ils absorbent les offrandes qui leur sont consacrées et qui sont, en essence, nectar de sagesse, leurs composants impurs de chair et de sang sont transmutés en composants immortels sous la forme d'un corps d'arc-en-ciel in substantiel. Bien que ce processus soit parfaitement réel, il ne peut pas être perçu par les êtres ordinaires. Comme exemples de cette réalisation, on peut citer tous les grands siddhas indiens et, au Tibet, Tangtong Gyalpo. Ils ont réalisé « L'Activité Céleste du Corps d'Arc-en-ciel » et on les désigne comme Ceux qui sont passés dans l'Activité", Tous ces exemples procèdent d'une catégorie qui est celle d'un certain type d'immortalité,



2 . TRANSCENDANCE

Il y a aussi ceux qui, ayant déjà atteint cet état d'immortalité, manifestent néanmoins pour le bienfait des êtres ordinaires des signes de mon physique. Ayant réalisé la Bouddhéité, bien qu'au-delà des conditions du devenir, ils se manifestent sous des formes tangibles pour les êtres impurs et semblent mourir, c'est-à-dire qu'ils laissent derrière eux des restes physiques. Pour les erres pourvus d'un karma suffisamment purifié, ils apparaissent au même moment et donnent des enseignements et des initiations. Certains les voient, chevauchant un lion ou un étalon, se diriger vers les terres pures à la tête d'un cortège de dakinis. En fait, ces erres sont immortels, mais ils démontrent un processus de mon qui apparaît comme pur ou impur selon le mérite de chacun. Tout ceci est expliqué dans les biographies de Naropa et Milarépa et rapporté par Karmapakshi.

Dès qu'un individu atteint la Bouddhéité dans le cours de sa vie, son esprit devient indifférencié de celui de tous les Bouddhas et il réalise le stade avancé de « non-méditation » (8), Une telle personne ne reste pas absorbée en Toukdam (9), puisqu'il n'y a plus matière à le maintenir, qu'il n'y a plus de souillures a purifier, plus le moindre objet de méditation, plus de méditation ni de méditant. C'est ainsi que les Bouddhas et Bodhisattvas ne demeurent pas en Toukdam mais laissent derrière eux une dépouille mortelle et des reliques sacrées, pour le bienfait de tous les êtres. On nomme cette réalisation à La Parfaite Bouddhéité avec des reliques ».

Si, dans le cours de sa vie, un être n'a pas réalisé le Stade avancé de « non-méditation » mais a expérimenté néanmoins, jour et nuit, l'état de réalisation inférieur qui se situe entre le stade intermédiaire de « non-méditation » et le stade avancé de « une seule saveur", (exactement comme la lune dans la nuit, lorsqu'elle n'est pas voilée par les nuages), et s'il maintient l'absorption tant qu'il respire, à son dernier souffle, l'expérience est dispersée (10), et il est dans la claire lumière.

Il reste là, en toukdam, pour une durée de trois jours, ce qui a pour effet de faire progresser sa réalisation jusqu'au stade avancé de « non-méditation », Ceci est appelé « La Parfaite Bouddhéité dans le Dharmakaya au moment de la mort ». Les expériences du Bardo n'apparaissent pas et il devient indissocié de tous les Bouddhas, uni à eux en une seule saveur.

Quelqu'un qui pratique les méditations du Dzoktchcn et qui, par elles, a atteint les confins de la conscience, voit continuellement les lumières d'arc-en-ciel et les sphères multicolores irradiées par les divinités de méditation. Au moment où son souffle cesse, il perçoit un rayon qui Jaillit du cœur de Dordje Sempa, résidant dans la terre pure d'Ogmin, et qui pénètre dans son œil. Par ce tube de lumière, sa conscience est invitée à monter et se dissout dans le cœur de Dordje Sempa dont elle devient indifférenciée. Pour un tel être, il n'y a pas de Bardo et l'on dit qu'en signe de sa réalisation d'innombrables arcs-en-ciel apparaissent.

Un yogi exercé pratique avec puissance le " Transfert de conscience », dès que tous les signes de sa mort sont présents. S'il accomplit ce transfert avant d'être saisi par les défaillances physiques liées à cet instant, et s'il a maîtrisé lia « respiration du vase », il renaît dans une terre pure comme Déouatchène. Il n'y a pas dans ce cas d'expérience du Bardo pour lui. Les signes en sont des arcs- en-ciel qui prennent la forme de son corps.

Ceux qui ont atteint les stades intermédiaire et inférieur d'une seule saveur, restent en toukdam une ou deux semaines et leur réalisation progresse alors Jusqu'au stade inférieur ou intermédiaire de « non-méditation". Le Bardo leur apparaît mais pas les corps des divinités et de tels pratiquants ont le pouvoir de renaître la où ils le souhaitent.

Ceux qui ont réalisé les stades intermédiaire et inférieur de « libre de projections » ont contrôle sur leur toukdam et peuvent y rester absorbés ou non selon leur volonté. Dans tous les cas, à cause de l'extrême, clarté et brillance de leur perception, il leur est facile de rester en cet état. Tous ceux qui ont atteint au moins ce stade n'ont aucun besoin d'être exhortés à rester en toukdam. Leur grand entraînement dans cette méditation fait qu'ils la maintiennent par leur seule énergie.

S'ils demeurent, ainsi pour une durée allant de trois semaines à quarante neuf Jours (la durée maximum du Bardo), leur réalisation progresse jusqu'au stade inférieur ou intermédiaire d'«une seule saveur». Ces instructions particulières me furent données par mon guide suprême, le Vénérable Kunga Narngyai.

Les yogis des stades avancé, intermédiaire et inférieur de « libre de proférions » gardent le contrôle de leur méditation pourvu que leur pratique soit suffisamment puissante et qu'ils souffrent peu au moment de la mort. Des qu'ils meurent et que la claire lumière de base luit, ils restent absorbés en elle pendant une semaine. Ceci est « La Méditation dans le Dharmakaya au moment de la mort ». A cet instant, ils éjectent leur conscience par l'ouverture de Brahma. Cela signifie que, dès que leur esprit et leur corps sont séparés, ils reconnaissent les visions du Bardo et pratiquent alors le stade de développement de la méditation sur leur yidam : ils émettent des rayons lumineux en offrande aux Bouddhas et Bodhisattvas... qui, en retour, purifient les souillures de tous les êtres, etc. Ils appliquent ainsi toutes les visualisations pratiquées antérieurement. Le corps mental du Bardo se transforme et devient le Corps authentique de la divinité de méditation. C'est "La Maîtrise du Mahamoudra », « Le Mahamoudra du Corps Divin ».
La compassion et les accomplissements sont les mêmes que ceux du yidam. Cette méditation, si elle dure une semaine est connue comme « L'Union dans le Samboghakaya du Bardo »,

Le méditant se visualise clairement sous la forme du yidam en yabyoum (11), des rayons lumineux émanent de la syllabe-germe à son cœur et recueillent les bénédictions de tous les Bouddhas des dix directions. Cette lumière, ensuite, entre par la bouche de la divinité en union, se dissout en essence de Bodhicitta et, par le chemin de vadjra, descend dans le lotus de la youm. Ceci prend la forme d'un OM blanc dans lequel sont réunies toutes les qualités du Corps de tous les Bouddhas et Bodhisattvas. Etant en possession du pouvoir de clairvoyance, il voit immédiatement le lieu précis où se trouvent des personnes susceptibles de devenir ses disciples s'il reprend naissance et de tirer un bienfait de son incarnation. Il émane donc sa conscience sous la forme d'une syllabe blanche OM dans la matrice d'une femme de lignée pure. Cette pratique conduit à la naissance d'une émanation du Corps des Bouddhas, Ces tulkous sont particulièrement beaux, attrayants et c'est par le moyen de ce corps qu'ils attirent les êtres ; quiconque les voit, les entend ou les touche, se sent naturellement incliné à les suivre et a devenir leur disciple, Suivant ie même processus, ayant projeté un AH réunissant toutes les bénédictions de la Parole des Bouddhas, naît un corps d'émanation de la parole de tous les Bouddhas. Sa voix estpure et mélodieuse et il est habile à expliquer les Soutras et les Tantras et tous les textes, II accomplit le bienfait des êtres qui l'écoutent ou réfléchissent sur la signification de ses enseignements ou encore de ceux qui étudient avec lui. Par la même pratique, projetant un HOUNG dans la matrice de sa future mère, naît un tuikou qui est une émanation de l'Esprit de tous les Bouddhas. Son esprit est vaste et puissant et il atteint rapidement un niveau très élevé de réalisation. Il aide les êtres par ses conseils sur la pratique de la méditation. De la même manière, de l'union des Qualités de tous les Bouddhas dans la syllabe SVAHA est émané un tulkou qui est un aspect de toutes les qualités des Bouddhas. Il est expert en toutes les sciences et particulièrement habile à accroître ce qui est bénéfique ; par exemple, à multiplier le nombre de ses disciples, leurs richesses, leurs réalisations, etc. De l'union des bénédictions relatives à l'Activité des Bouddhas, focalisées sous la forme d'une syllabe HA de couleur verte, s'émane un être qui représente l'activité de tous les Bouddhas. Ce tulkou est donc d'une grande puissance et compétence dans toutes les actions qu'il entreprend, et en particulier, il peut manifester, durant sa vie, de grandes vagues d'activité du Dharma pour le bien de tous les êtres. Ensuite, l'individu à l'origine de ces émanations se résorbe dans ie corps de son yidam de telle sorte qu'il n'y a plus aucune différence entre sa conscience et le yidam. Il goûte cet état de « saveur unique » in dissocié de sa divinité de méditation. Il se rend ainsi dans les terres pures sous la forme d'une entité qui est l'union des cinq différents aspects.

Ceux qui ont atteint la plus grande maîtrise de ce processus qui dure sept jours, peuvent multiplier ces émanations ; c'est-à-dire que, des cinq corps de base décrits plus haut, ils peuvent en créer cinq autres et, de chacun de ceux-ci, trois autres et ainsi, diffuser ces émanations dans l'espace en nombre illimité, Néanmoins, cette potentialité appartient aux êtres dont la sphère d'activité est celle des Terres de Bodhisattvas. Ceux qui n'ont pas eu la capacité d'atteindre ces niveaux, n'ont pas la possibilité de multiplier ainsi leurs corps d'émanation. Ceux-là, après avoir achevé les Stades de développement et de dissolution de la visualisation du yidam, demeurent un instant dans l'expérience de vacuité dont ils émergent d'abord sous la forme de la syllabe-germe ou de l'un des attributs de la divinité, et ensuite sous sa forme complète. Ils se projettent vers les terres pures comme une étoile filante, et y naissent miraculeusement sur les étamines d'un lotus. Là, ils continuent à progresser sur le chemin de la Bodhicitta jusqu'au moment où ils sont capables de s'émaner à nouveau.

Ceux qui ne transmigrent pas vers les terres pures mais qui décident de s'incarner pour le bienfait des êtres, renaissent selon leurs souhaits, dans une famille appropriée. S'en remettant aux prières d'aspiration et a l'Esprit d'Eveil des Lamas de la lignée et des Protecteurs, gardiens des enseignements, ils ne peuvent pas naître dans une famille au karma impur, et, si cela advenait, les Gardiens du Dharma les en libéreraient. Ceci est la signification de "La Grande famille qui accomplit des Merveilles », Néanmoins, il est signalé que certains Bodhisattvas particulièrement courageux et compassion nés peuvent se .manifester dans des familles qui ont accumulé de nombreux actes négatifs ou qui sont pauvres pour les protéger par la puissance de leur compassion. C'est ainsi que des Bodhisattvas naissent comme mendiants ou dans des familles qui agissent de façon préjudiciable et qui sont parfois même des formes démoniaques. C'est afin de les subjuguer qu'ils naissent alors parmi eux. Il y a aussi des parents à l'aspect extérieur ordinaire mais qui sont en réalité des dakas et des
dakinis qui créent des conditions favorables au développement du tulkou. Il peut arriver aussi que ces parents pratiquent le Dharma, et même, qu'ils aient maîtrisé les techniques avancées des « tsas » et des « lungs », par exemple, de telle sorte que le tulkou dès sa naissance est en contact avec les enseignements. Ceci est ce qu'on appelle « naître conformément 3 ses souhaits ».

 Pour celui qui choisit de se réincarner, et donc d'expérimenter l'état du Bardo, il est nécessaire de générer la parfaite motivation de l'Esprit de l'Eveil. Lorsque s'élève la vision du père et de la mère en union, il la médite sous la forme du yidam en yab-youm. La matrice de
la mère est visualisée comme un palais précieux au centre duquel il vient demeurer, sur un siège de soleil et de lune (les deux aspects de la Bodhicina, blanc et rouge), grâce à son aspiration sincère à recevoir l'initiation secrète. Dans cette pratique, il visualise ensuite sa conscience sous la forme de la syllabe-germe du yidam. De cette syllabe sont diffusés des rayons lumineux qui vont toucher toutes les terres pures, tous les Bouddhas des. dix directions, susciter leur compassion et rassembler leurs bénédictions. Une fois celles-ci réintégrées dans la syllabe-germe ainsi pourvue de toute leur influence spirituelle, elle se transforme en un vadjra à cinq pointes. Cette figure prend la forme complète de la divinité selon le choix du pratiquant ; s'il décide de devenir un maître du Dharma, il médite sur Shakyamouni, s'il choisit de se manifester en tant qu'erudit, il visualise Manjoushri, s'il veut accomplir une grande activité pour le bien de tous les êtres, il médite sur Tchenrézi, s'il souhaite montrer la puissance et les potentialités de l'état de Bouddha, il le fait comme VadJrapani, enfin, s'il a la volonté d'agir de façon miraculeuse, avec des pouvoirs supra-normaux, il médite sur Gourou Rinpoché. Quelque soit son choix, il commence par bénir ses trois centres par les trois syllabes de Vadjra, ainsi, son corps, sa parole et son esprit sont protégés. D'autre part, chacune des portes du palais est gardée par une forme d'Ayagriva, Complètement absorbé dans cette création méditative, il demeure ainsi. Puis se produit une perte de conscience, un évanouissement qui dure jusqu'à ce que les éléments physiques soient complètement formés. Cependant, il est dit que certains lamas particulièrement éminents gardent cette conscience et sont capables de réciter des mantras (tel celui de Tchenrézi) dans le ventre de leur mère, Pour les autres, il n'est pas dit qu'ils se souviennent a, l'instant même de la naissance mais qu'une fois nés, ils ont des réminiscences jusqu'au moment où ils commencent à marcher ; ensuite, on dit que leur mémoire devient intermittente et qu'ils oublient.
Les tulkous de haute réalisation ne perdent pas le souvenir de ce qu'ils étaient mais en parlent même parfois. En fait, on distingue deux catégories de tulkous qui ont des réminiscences de leur condition ; il y a ceux qui ont gardé cette mémoire grâce à la puissance de leurs prières de souhaits et d'autres grâce à leur grande réalisation. De façon générale, les tulkous ont des souvenirs lorsqu'ils sont encore jeunes, mais ils les perdent en grandissant et leur conscience d'être éveillé se recouvre de voiles. Néanmoins, même s'ils n'ont aucun signe de leur condition antérieure pendant leur enfance, cette mémoire leur revient lorsqu'ils commencent à pratiquer la méditation en retraite. Ceci -est intitulé : « La Purification des voiles de la matrice ». En effet, pour certains tulkous qui étaient pourtant dans leur précédente existence des méditants accomplis, cène conscience et cette réalisation peuvent se trouver obscurcies, voilées par l'impureté des constituants masculin et féminin, de sperme et de sang, qui ont présidé à leur naissance. Au premier abord, dans leur enfance, il peut sembler qu'ils soient dépourvus de toute qualité ou de toute réalisation méditative, néanmoins, plus tard, lorsqu'ils commencent à pratiquer sous la direction d'un lama compétent qui sait créer les conditions de leur reconnaissance, ils parviennent à se souvenir, Tous ces types de tulkous font partie de « Ceux qui produisent un Corps".




3. MORT

Pour ceux qui sont arrivés, dans les niveaux du Mahamoudra, au stade supérieur ou intermédiaire de « un seul point », la qualité de la reincarnation dépend des circonstances rencontrées au moment de la mort. En effet, si ces circonstances sont défavorables, s'ils éprouvent delà souffrance ou s'il n'y a personne pour les exhorter à rester en toukdam,
il se peut qu'ils commettent des erreurs ou que leur pratique dévie. Les explications de ceci sont tirées des instructions du Djordrouk, Pour les pratiquants de ce niveau qui n'ont pas atteint la complète réalisation de cette méditation "en un seul point », mais qui en ont seulement expérimenté un état, il y a danger de rester attaché aux sensations de félicité et de clarté qui s'élèvent alors. Même si leur toukdam est clair et stable, ils renaîtront dans les royaumes du « désir » ou de la " forme » (deux mondes divins).

S'ils restent absorbés dans l'autre aspect de la méditation, l'expérience de vacuité, ils prendront naissance dans l'un des quatre royaumes « sans forme" (où les sensations existent mais où il n'y a pas de corps). Tous ces lieux sont des états défavorables à la pratique car les êtres qui y tombent deviennent des dieux de longue vie. Donc si ces circonstances surviennent, il faut lui signaler ce danger en lisant et relisant à l'oreille du mourant les instructions contenues au début du Bardo Theudreul. Cela a pour effet de purifier son attachement aux expériences de félicité, clarté, vacuité et lui permet d'atteindre le stade supérieur de la méditation qui est nommé : libre de projections.
 
Ceux du niveau inférieur de « un seul point » ne parviennent pas à maintenir le toukdam. Cependant, si leur fierté de la divinité dans le stade de développement de la méditation est stable, ils peuvent maintenir longtemps cette stabilité. Il est dit dans les Tantras qu'il est possible de commettre cent erreurs si le stade de développement de la méditation est constamment dépourvu des expériences de clarté et de vacuité. Ainsi, la méditation d'une divinité paisible mène à une renaissance dans les royaumes divins du désir ou de la forme.
 
La méditation d'une divinité courroucée conduit à une renaissance infernale comme Rakshasha (démon cannibale). Si l'on médite sur une divinité cornue, on devient Tshamenma (goule). Il est dit que laisser l'esprit reposer en la syllabe HOUNG tout en pensant qu'elle est réellement existante, substantielle, provoque une renaissance dans un corps.

Quelqu'un dont le samaya a été endommage, et qui se visualise sous une forme irritée, renaîtra dans le corps d'un démon, avec la forme de cette divinité. Il y a d'innombrables récits qui relatent ceci. Si ce type de Toukdam solidifié s'élève, il détruit ia véritable réalisation du yidam quel qu'il soit. Aussi, il ne faut pas le voir de façon substantielle, concrète, mais, au contraire méditer son apparence comme étant vide, de la même manière que le reflet de la lune dans l'eau ou un arc-en-ciel, Une visualisation répétée dissipera cet obstacle. Certains développent un noir et dense shiné, mais cela n'est pas compté comme toukdam. Il est cité le cas de consciences qui restent dans leur corps une semaine. Dans ce cas, il faut leur dire : « regarde l'essence de cette stabilité, il n'y a pas dans cet état la moindre trace de clarté vacuité », Cette remarque peut être légèrement bénéfique.

Tous ceux-là ont franchi la porte du Dharma ; Il ne sert à rien de donner les instructions de reconnaissance aux personnes ordinaires. Pour eux, il faut réciter les noms des Bouddhas et s'appliquer à la visualisation de powa (12), Bien que certains pensent qu'il suffit de faire
powa une seule fois à la tête du mort, après que son pouls se soit arrêté, il vaut mieux le faire pendant 3 ou 7 Jours et éjecter la conscience cent fois a chacune des quatre sessions Journalières. Il faut abandonner tout espoir de bonheur et toute crainte de souffrance en ce qui concerne la personne motte, lorsqu'on accomplit ia récitation à la tête du lit.

Il faut faire powa toute la Journée. Cela est plus important que tout autre rituel et que tout autre acte religieux. A part la visualisation, les prières ne sont pas nécessaires. Ensuite, une fois que le corps et l'esprit sont séparés, il faut accomplir toutes sortes de pratiques de purification des voiles telles que détourner (13), et donner les instructions de reconnaissance du Bardo Theudreul pendant toute la durée du Bardo, en particulier entre la troisième et quatrième semaine, car c'est le moment où la plupart des êtres sont sur le point de reprendre naissance. Il faut montrer encore et encore le chemin des mondes purs, parler des désavantages du cycle des existences, de telle sorte que la conscience abandonne toute saisie et attachement. En état de claire absorption méditative, projeter la conscience vers ces mondes.

Méditer de façon détaillée, pendant quatre sessions journalières le cycle des « visualisations à projeter », comme cela est expliqué dans ce texte. Pour autant qu'il n'est d'aucune utilité de méditer sous l'influence du désir, il faut le faire avec un amour et une compassion ardents, en état de claire absorption dans l'union des stades de développement et de perfectionnement. Cela guidera les êtres de façon positive pourvu que ce ne soit pas des personnes trop malfaisantes.

Quant à celles-ci qui ont accompli dans leur vie des actes aux conséquences incommensurables, si le transfert de conscience réussit au moment où leur souffle cesse, elles seront guidées et prendront naissance si ce n'est dans un monde pur, du moins en tant que dieu ou être humain. Toutefois, dans l'éventualité où la pratique de powa échouerait, dès que la conscience est expulsée par le conduit anal, elle tombe aux enfers comme une pierre jetée dans l'eau. Pour cette personne, il n'y a pas de bardo. Ceci est connu comme « la Chute libre ».

A part ces cas extrêmes, tous les êtres passent par le bardo. Beaucoup sont libérés par la récitation individuelle des instructions de « reconnaissance » (13). Ils n'ont pas besoin, alors, d'assister au jugement à la cour du Seigneur de la Mort. Sinon, celui-ci pèse leurs actes positifs et négatifs, prononce le verdict de leur lieu de renaissance, et après avoir écrit la sentence pour la durée de leur existence, les y envoie.

Les êtres neutres qui n'ont accumulé ni bien ni mal, ne naissent nulle part, ne reprennent pas de corps ; leur conscience erre, sans fin, de façon inconcevable. Ils peuvent paraître semblables aux êtres nés dans les royaumes sans formes mais ce ne sont pas les mêmes. Bien qu'inconscients, leur continuum de conscience ne se réincarne pas pendant 80 000 kalpas ; alors, ils prennent un corps et errent une fois encore dans le cycle des existences. Tous sont des êtres samsariques.

Ceux dont on dit qu'ils sont passés au-delà de la souffrance et qui ont atteint la libération sont de deux sortes : les Sravakas et les Pratyékas Bouddhas. Puisqu'ils ont complètement conquis toutes les émotions perturbatrices dans le cours de leur vie, on les appelle Arhats (conquérant de l'ennemi) et ils n'ont plus aucune cause de renaissance. Lorsque vient pour eux le moment de quitter leur corps conditionné, i\s s'élèvent dans le ciel et accomplissent des miracles : leur corps produit des flammes et des trombes d'eau, le feu embrase leur cœur et consume leur cadavre, une pluie de reliques tombe, des bols d'aumône et des robes monastiques descendent du ciel. Leur esprit reste absorbe en l'état de vacuité, et pendant 80 000 kalpas, ils ne reprennent pas de corps.
Ils retrouvent ensuite la mémoire grâce aux rayons lumineux émis par les Bouddhas qui viennent les toucher. Ils développent la Bodhicitta, et l'on dit qu'ils cheminent graduellement jusqu'à l'accomplissement de l'insurpassable illumination, Ceci est appelé « Libération » ou « Etat d'Arhat ».

Tous les Bouddhas sont le même Dharmakaya. Bien que sans forme, couleur ou substance, ils émanent des formes pour que 'les êtres puissent rassembler les accumulations. Le tout pur Dordje Tchang et Youm Tchenmo, tous les Bouddhas, sont lés cinq Samboghakayas.
Les cinq skandas (14) parfaitement purifiés sont les cinq familles de Bouddhas; La sagesse primordiale dans le courant de chaque être est comme l'espace à l'intérieur d'un vase ; ce n'est pas un petit espace séparé du grand espace. Lorsque le vase se brise, l'espace intérieur apparaît comme indissocié de l'espace extérieur, sans aucune possibilité de division. De la même manière, lorsque les êtres sensibles atteignent la Bouddhéité, ils deviennent tous les Bouddhas et le Dharmakaya unique.

Bien qu'à chaque fois un arc-en-ciel apparaisse pour chacun, l'essence des cinq couleurs est une. De la même manière, tous les Samboghakayas sont un dans l'essence des cinq familles. Par exemple, si, dans la nuit dans un grand temple, une centaine ou un millier de lampes à beurre brûlent en même temps, la présence individuelle de chaque lampe à beurre est un exemple du Nirmanakaya. Le fait que ces lumières se fondent en la même lueur est un exemple du Samboghakaya.

Et te fait que l'espace à l'intérieur du temple les contienne toutes est un exemple du Dharmakaya. Ainsi, des êtres nouveaux apparaissent constamment en nombre illimité, quand ils atteignent l'état de Bouddha ils sont liés indissociablement. Les Bouddhas et leurs Fils, bien qu'ayant déjà atteint la Libération, se manifestent en des centaines de millions d'émanations.

 Une nuit sans nuages est une image du Dharmakaya. La pleine lune qui s'élève est une image du Samboghakaya. La présence sur la terre de nombreux petits lacs d'eau claire est une image des êtres à discipliner. Le reflet de la lune dans ces lacs est une image des millions et millions de Nirmanakayas. Lorsque la forme de la lune n'apparaît pas dans l'eau parce qu'elle est troublée, c'est une image du parinirvana d'un corps d'émanation. Son passage en l'au-delà de la souffrance, sa naissance, sa vie, etc..., n'existe pas en réalité. Tout cela n'est que le reflet de la façon de voir des disciples. Pour les mêmes raisons, les enseignements apparaissent et déclinent à certains moments. Cela dépend de la somme de mérite accumulé par la multitude des êtres.


Notes

1 - Vadjrakaya ; corps adamantin - Réalisation de la nature immuable, indestructible.
2 • Mahamoudra et Dzoktchen : « Grand Sceau » et « Grande Perfection », voies de réalisation ultime dans les traditions Kagyupa et Nyingmapa.
3 • Kalpa ; éon, ou ère cosmique.
4 • Daka : celui qui va dans l'espace (skt) ou Pao : héros (tib),
Aspect masculin qui manifeste une activité céleste comme messager ou protecteur.
 - Dakini ; aspect féminin personnifiant la Compassion, la Vacuité et la Sagesse, l'aspect dynamique et ludique de l'esprit dans l'espace primordial d'où s'élèvent Samsara et Nirvana, Plus généralement, messagère ou protectrice.
5 - Siddhi ; accomplissements. Ils sont de deux sortes. Ordinaires, ils se rapportent à certaines facultés supra-normales (clairvoyance...) mais ne sont pas forcément l'indice de réalisation spirituelle. Suprêmes, ils se réfèrent au suprême accomplissement, à la réalisation du Parfait Etat de Bouddha.
 - Siddha : accompli.
6 - Yidam : Divinité tutélaire ou de méditation. C'est une émanation des Bouddhas, personnifiant leur nature sous de multiples aspects, correspondant aux particularités des êtres. Par îa conjonction de sa méditation (sur le yidam par le Corps, la Parole et l'Esprit) et de l'influence spirituelle détenue par le yidam, le pratiquant accède à la reconnaissance de la nature de Bouddha. Le yidam est la source de tout accomplissement.
7 - Tsas et loungs : Canaux et Airs subtils.
8 - Référence aux 12 niveaux du Mahamoudra :
- non méditation
- libre de projections
- un seul point
- une seule saveur
Chacun divisé en supérieur, intermédiaire et inférieur
9 - Toukdam ; désigne ici une forme de méditation par laquelle est obtenue la stabilité de la phase de développement de la méditation. L'esprit est uni à la divinité de méditation.
10 - Naglam : chemin noir ; état d'inconscience expérimenté entre la cessation de la respiration intérieure et l'apparition du bardo du Dharmakaya.
11 • Yab-Youm : Père/Mère. Aspects masculins et féminins des divinités tutelaires : l'aspect masculin symbolise l'énergie éveillée, tes moyens habiles et la félicité, l'aspect féminin symbolise la compassion, la vacuité et la sagesse. L'union des deux représente l'état de non dualité qui donne naissance à l'Eveil.
12 - Powa ; pratique de transfert du principe conscient.
Attention ; pour pouvoir accomplir la pratique du Powa pour quelqu'un d'autre, il est impératif d'en avoir obtenu une parfaite maîtrise, c'est-à-dire d'en avoir reçu l'autorisation d'un lama qualifié. Sans quoi cela peut être nuisible pour soi-même et pour la conscience du mort. C'est pourquoi on demande généralement à un lama expérimenté de procéder à la pratique pour qu'elle ait des chances de succès.
13 - Détourner ; instructions de reconnaissance ; exhortations faites à l'intention de la conscience dans l'état intermédiaire pour l'amener à reconnaître l'expérience et atteindre la libération. Voir le « Livre des morts tibétains », Trungpa Rinpoché, Ed. du Courrier au Livre.
14 • Skanda ; constituants psycho-physiques du corps humain : 1-la forme 2-la sensation 3-la perception 4-1'intellect 5-la conscience

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