"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."
LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ
"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."
LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ
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Une démarche débonnaire, une chemise à carreaux et un chapeau de paille. Qui pourrait penser qu’il s’agit d’un érudit, maitre de méditation formé aux deux traditions bouddhistes sakya et kagyü ? Un humour un peu décalé et très british.
Lama Jampa Thayé en direction de l'Institut
On s’étonne d’apprendre que cela fait 30 ans que cet homme enseigne à des étudiants tous les aspects du bouddhisme. Son propre maitre, Karma Trinley Rinpoché, a dit de lui : « Ce n’est pas seulement un grand érudit, mais c’est aussi un pratiquant du Dharma. » Ceux qui le connaissent déjà l’auront reconnu, il s’agit de lama Jampa Thayé. Il vient enseigner chaque année à Dhagpo. Cette fois, nous lui avons demandé d’éclairer la notion de compassion dans le bouddhisme.
Lama Jampa Thayé et Audrey Desserières pendant l'enseignement
Durant deux jours, il explique ce qu’est la compassion (et ce qu’elle n’est pas) et comment la pratiquer au quotidien tout en évitant les mises en œuvre erronées ; il guide aussi les méditations associées aux quatre qualités illimitées (l’amour bienveillant, la compassion, la joie et l’équanimité).
Lama Jampa Thayé
Il nous invite à ne pas confondre la compassion et la sentimentalité : « La compassion réelle se tourne vers l’autre, s’inquiète de l’autre ; alors que la sentimentalité est tournée vers soi-même pour soi-même (moi et ce que je ressens). Elle peut nous faire dire de belles et de bonnes choses, mais il n’y a pas de réelle considération pour l’autre. »
Qu’est-ce donc qui caractérise la compassion bouddhiste ? « Elle est toujours liée à l'éthique et reste inséparable de la sagesse qui reconnait la nature véritable de la réalité. »
Lama Jampa Thayé met en évidence les points cruciaux : « Lorsque l’on s’entraine à être attentif aux autres, les murs étroits de nos habitudes égoïstes commencent à s’effriter. Plus nous nous ouvrons aux autres, plus la dimension de sagesse se développe en nous, car la sagesse, tout comme la compassion, répond à l’absence de la réalité d’un soi. La compassion aide la sagesse et la sagesse aide la compassion. »
Il pointe les contradictions apparentes: « Quand on commence à pratiquer la compassion, on peut craindre de rencontrer de la souffrance sur cette voie, mais le paradoxe est que plus on se soucie des autres, plus on est heureux soi-même. »
Prise de refuge
Lama Jampa fonde son enseignement sur Le Chemin de la grande perfection, de Patrul Rinpoché dont il a reçu la transmission de son maître, Karma Trinley Rinpoché. Il conclut en disant : « J’ai essayé de définir les quatre illimitées d’après les enseignements traditionnels et de corriger les vues erronées. Non pour critiquer mais, comme Patrul Rinpoché, pour corriger les erreurs avec vigilance afin de permettre à ceux qui suivent le chemin de réaliser pleinement le Dharma. Évidemment, je ne suis pas Patrul Rinpoché, mais je me suis inspiré de son exemple pour enseigner. »
"L’enseignement du Bouddha se trouve en réalité dans l’esprit de quiconque le met en pratique", nous a dit khenpo Chödrak il y a quelques semaines. Il est en effet inspirant de voir comment un Occidental, comme lama Jampa Thayé, peut être l’expression du Dharma.
Puntso
Responsable du programme à DKL
Dhagpo Kagyu Ling
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