"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."

LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ

Les réservations du programme d'été  sont ouvertes à partir du 26 avril à 9 h
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Jour 1 : Bouddha de médecine

Le système de reconnaissance des incarnations (tülkus) est parfois compliqué ! Par exemple, le grand maître du XIXe siècle, Jamyang Khyentsé Wangpo (1820-1892), après avoir quitté son corps, s’est déployé en cinq aspects : corps, parole, esprit, qualités et activité. La lignée des Beru Khyensé est dite être l’incarnation de l’aspect de la parole. Et le maître que nous recevons une fois encore à Dhagpo en ce début du mois de septembre est le deuxième du nom dans cette lignée.

Beru Khyentsé Rinpoché : transmission.
L'arrivée de Beru Khyentsé Rinpoché

À l’occasion de ses trois visites, le thème de l’enseignement est resté le même : Les Souhaits du mahamoudra, de Rangjung Dorjé (le IIIe karmapa). Comme si le sens de ce texte était inépuisable et demandait d’y revenir encore et encore. D’ailleurs, Beru Khyentsé nous prévient : « Les Souhaits du mahamoudra ne sont pas que des souhaits, ils véhiculent également un sens profond qui nous indique la façon de pratiquer. » 

Beru Khyentsé Rinpoché : transmission.

Les matinées sont consacrées à l’enseignement et les après-midi aux initiations. Nous avons fait le choix de requérir les initiations nécessaires à la pratique. Aujourd’hui, c’est le bouddha de médecine (Sangyé Menla). Chaque année, à Dhagpo, lama Trinlé enseigne cette pratique et propose un approfondissement. La méditation du bouddha de médecine, de grande purification, constitue un support efficace pour les personnes dont l’activité est de prendre soin de ceux qui souffrent.

Jour 2 : Milarepa

Le matin, Khyentsé Rinpoché profite de l’enseignement sur Les Souhaits du mahamoudra pour rappeler la vue qui nous est si précieuse : « La graine de l’éveil est la nature de bouddha : nous sommes tous dotés de cette nature de bouddha, comme le beurre est de toute façon dans le lait. Mais si on ne fait rien, cette nature éveillée reste couverte par l’ignorance présente de tout temps, c'est ce que l’on appelle l’esprit dans la confusion. À cause de cette ignorance, les émotions s’élèvent et, sur cette base, nous générons des actions confuses. C’est ainsi que l’illusion se perpétue. Le propos du Dharma est de purifier l’esprit dans l’illusion. Cet esprit recouvert d’obscurcissements, il est tout à fait possible de le purifier. » C’est cette dernière phrase qui nous donne à chacun le courage de pratiquer jour après jour.

Beru Khyentsé Rinpoché : transmission.

L’après-midi, par la transmission de l’initiation de Milarepa, c’est comme si Rinpoché nous donnait les moyens d’accomplir ce qui est enseigné le matin. Comme le dit Milarepa lui-même :
« Le goût doux et délicieux de la mélasse
Ne peut être connu par le simple énoncé de ses qualités.
Même si on arrive à le concevoir, on n'en éprouvera toujours pas la saveur,
C'est seulement l'ayant goûté par sa langue qu'on la connaît.
Il en va de même pour l'essence de l’esprit.
Si d'autres essaient de la transmettre par des symboles
On ne la verra que par un aperçu.
Mais si à partir de cet aperçu
On cherche l'essence de l’esprit, on finira par la voir sans aucun doute. »
Nous savons ce qu'il nous reste à faire…

Beru Khyentsé Rinpoché : transmission.
Prise de refuge

Jour 3 : la coupure

Rinpoché fait alterner les instructions ultimes et les conseils de pratique : « Il n’est pas nécessaire d’abandonner les pensées, il faut les reconnaitre dans leur nature véritable » et aussi « Le fait d’avoir foi et confiance permet à notre pratique de porter des fruits. » Puis : « Quand on reconnait la nature de l’illusion, l’illusion se dissipe et apparait comme sagesse. » Et en même temps « Dans la persévérance, le facteur important est la joie, cette joie nécessaire à la pratique du Dharma. » Enfin : « Tant que nous cultivons une saisie sur l’existence ou la non-existence des phénomènes, nous n’adoptons pas la vue ultime. » Et donc « C’est le discernement qui nous permet d’accomplir le bienfait des êtres et ultimement de réaliser l’état de bouddha. »

Beru Khyentsé Rinpoché : transmission.

L’après-midi, c’est l’initiation de Tcheu qui nous ouvre la porte de l’espace de la connaissance. « Tcheu signifie la coupure. Ce qui est coupé est l’ego, la saisie d’un soi, l’ignorance cause du samsara. Le principe de la pratique est d’accepter tous les obstacles et de les considérer comme nos hôtes. » C’est un entrainement.

Beru Khyentsé Rinpoché : transmission.

Comme à son habitude, Rinpoché prend son temps, ou plutôt il le donne, de façon à ce que chacun puisse recevoir pleinement l’initiation. Avant et après les sessions d’enseignement, il reste disponible pour le défilé des entretiens. Et le soir, pour qui sait observer dans la nuit, il est encore là, l’air de rien, assis à la fraiche quelque part entre le stoupa et le temple.

Jour 4 : Dorjé Sempa

Que ce soit les enseignements transmis le matin sur les méditations du mahamoudra ou l’initiation de Dorjé Sempa l’après-midi, ce que nous recevons est issu de l’héritage de Marpa (1012-1097). Lui-même est allé chercher en Inde le trésor de ces instructions restées vivantes jusqu’à aujourd’hui. Elles ont traversé des montagnes, des océans, des continents et plus de dix siècles sans rien perdre de leur force et de leur pertinence. C’est parce que chaque maitre de la lignée s’est efforcé de préserver les instructions en les éprouvant de l’intérieur que nous pouvons aujourd’hui les recevoir intactes. Gratitude !

Beru Khyentsé Rinpoché : transmission.

Pour la méditation, les instructions sont essentielles : « Dans la méditation, toutes sortes de pensées s’élèvent ; il est important de ne pas les suivre. On les identifie au moment où elles s’élèvent pour les laisser se dissiper d’elles-mêmes ; elles ne sont pas différentes de l’esprit. Elles sont comparées à un dessin dans l’eau qui disparait au moment où il est dessiné. Si nous reconnaissons la pensée au moment où elle s’élève, elle se dissipe directement. » Les indications sont précieuses : « C’est l’esprit lui-même qui perçoit les fabrications mentales en lui-même. Ce n’est pas autre chose que l’esprit qui peut pacifier l’esprit. » Les points de repère sont utiles : « Il est important de ne pas entretenir espoirs, craintes et doutes pendant la méditation. Il est inutile d’espérer un état sans pensées, la peur de l’agitation est une distraction et les doutes quant au résultat sont à abandonner. »

Beru Khyentsé Rinpoché : transmission.

Nous terminons avec l’initiation de Dorjé Sempa. Six cents personnes sont venues, parfois de très loin, pour la recevoir. Il est dit qu’il est toujours bénéfique de recevoir cette initiation, car notre confiance en Dorjé Sempa purifie les actes nuisibles et répare les endommagements des engagements – des vœux. Dans la description de la divinité, Rinpoché précise que la cloche que tient Dorjé Sempa symbolise la sagesse (la vacuité) et le dorjé, les moyens habiles (la compassion). 

Beru Khyentsé Rinpoché : transmission.

C’est sans doute ce que nous avons vécu durant ces quatre jours en présence de Beru Khyentsé Rinpoché : la sagesse qui se déploie par tous les moyens (habiles et compassionnés). Il l’a clairement signifié, c’est sa dernière visite en Occident. À l’avenir, c’est son fils Jamgön Kongtrül qui viendra répandre le Dharma. La transmission est assurée !

 

Puntso
Responsable du programme à DKL

Photos : DKL Média, Tokpa Korlo, Stéphane Offort

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