"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."
LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ
"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."
LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ
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De la vie de lama Pourtsé, à peu près tout a été dit et raconté. Dès le lendemain de sa mort, alors que commençait son tukdam, Khenpo Chödrak Rinpoché a expliqué : « Il était quelqu’un de sauvage, une personne qui ne se soumettait pas facilement aux règles de la société. Avec le temps et la pratique, il est devenu une personne disciplinée et paisible. La source de ce changement, ce sont les années de service auprès du maître accompli Guendune Rinpoché et de Jigmé Rinpoché. Il a rencontré les XVIe et XVIIe karmapas ainsi que Shamar Rinpoché et il a suivi leurs enseignements. Ils ont été témoins de la dévotion qui s’est déployée en lui au fil des années. »
Le jour de sa crémation, lors de son éloge funèbre, lama Jean-Guy a dit : « Il a été et reste une source d’inspiration pour tous ceux qui ont croisé sa route, d’une manière ou d’une autre. Lama Pourtsé était un pratiquant ordinaire. Ce n’était pas un érudit. Mais, sous la direction de Guendune Rinpoché, il s’est entièrement consacré à la pratique de Tchenrezi et à celle d’Amitabha. Il a partagé son existence entre le soutien à lama Guendune, la pratique en retraite ouverte, et sa présence vive et encourageante dans la communauté de Dhagpo. (…) Sa dévotion, son enthousiasme à la méditation et surtout sa simplicité ont inspiré les milliers de personnes qui l’ont rencontré. Sa présence, sa manière d’être directe et sans détour, sa bienveillance ont été une leçon de vie pour nous tous. »
La force de ce qu’a démontré lama Pourtsé après sa mort est liée au fait que, de son vivant, il n’était pas reconnu comme un être réalisé. Certes il était un exemple, bien sûr il était un grand pratiquant, sa discipline au quotidien était évidente et sa dévotion palpable. Mais peu de personnes avaient anticipé un tukdam de 8 jours pleins, une absorption méditative post-mortem spontanée avec tous les signes qui l’accompagnent : l’absence d’odeur, la peau qui reste souple et la chaleur au niveau du cœur. Nous étions témoins de la manifestation palpable de la mise en œuvre du Dharma par un pratiquant que nous avions côtoyé au quotidien. Comme à chaque fois, le constat est évident et si simple à dire : le Dharma, quand on le met en pratique, ça marche !
Un autre aspect qui en a bousculé plus d’un est que, sur la fin de sa vie, lama Pourtsé avait de sérieux signes de perte de mémoire et d'affaiblissement du lien avec sa réalité environnante. Il était manifeste que « la mécanique était usée » et que son cerveau ne fonctionnait plus à plein. (Cela dit, son mala tournait toujours et jusqu’aux derniers instants de sa vie.) Ce que nous avons pu constater après sa mort, c’est que même si, pour certains aspects, l’esprit est lié au cerveau, une fois qu’il est libre des entraves physiques, il peut déployer tout son potentiel. Il y a une vie physique, une vie psychologique et une vie spirituelle, et de notre vivant, les trois sont liées. Mais c’est au moment de la mort qu’il est possible de voir ce que peut signifier « accumulation de mérite et de sagesse ». C’est en tout cas ce qu’a montré lama Pourtsé, c’est la vie spirituelle qui décide de la suite.
Khenpo Chödrak Rinpoché nous a invités à accomplir les 49 jours traditionnels de pratique : pendant une semaine le rituel de Dorjé Sempa, pendant une semaine celui de Khorwa Dongtruk (Tchenrezi rouge) et pendant les 35 jours restants la pratique d’Amitabha avec festin d’offrandes. L’équipe chargée des rituels a organisé et assuré l’ensemble des pratiques. Nous n’étions jamais moins de 15 dans le temple, qui parfois était plein, en fonction des stages et des activités du centre.
Certains se joignaient au groupe en disant : « Je viens pratiquer pour lama Pourtsé. » Non ! Il est à présent libre de tout état d’esprit samsarique, il n’a pas besoin que l’on pratique pour lui ! Par contre, cette situation libératrice est un support privilégié pour rassembler ce qui est bénéfique et le dédier à tous, d’où cette accumulation de rituels, d’offrandes et de souhaits.
Lama Pourtsé aura bien fait les choses jusqu’au bout, puisque le 49e jour de ce cycle tombait le dernier jour des enseignements de Beru Khyentsé Rinpoché avec qui il avait une étroite connexion. Ce fut donc une évidence que ce dernier rituel d’Amitabha complété par la pratique destinée aux défunts soit mené par Rinpoché. Tout était rassemblé dans l’Institut : le maître, un vaste festin d’offrandes et 260 pratiquants. Une page s’est tournée, un morceau de tradition est parti, reste l’exemple laissé par lama Pourtsé ! Pour qu’il demeure vivant, c’est à nous de le suivre.
Puntso
Responsable du programme de Dhagpo
Dhagpo Kagyu Ling
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