"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."

LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ

Les réservations du programme d'été  sont ouvertes à partir du 26 avril à 9 h
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Être présent quand un être extraordinaire décède peut être un des plus grands enseignements que l’on puisse recevoir.

Au cours des dernières années, nous avons été témoins du décès de nombreux maîtres éminents. En réfléchissant à cela, Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa, transmet un enseignement sur la puissance et la portée de l'entrée en parinirvana des êtres extraordinaires. 

 Le 17 novembre 2016

 

Même un bouddha ne peut échapper à la mort. Notre perception habituelle nous conduit parfois à penser que les êtres éveillés se sont affranchis de la mort. Il s’agit cependant d’une mauvaise compréhension de ce que signifie être une personne éveillée, en grande partie due au fait que nous identifions et interprétons la mort comme une fin : un état de sommeil dont nous ne pouvons pas être réveillés.

Dans le bouddhisme, chaque aspect de l’existence, qu’il s’agisse de la naissance, de la vie ou de la mort, est célébré et estimé de façon égale. Par conséquent, en tant que pratiquants bouddhistes, nous dédions complètement notre corps, notre parole et notre esprit aux pratiques de l’écoute, de la contemplation et de la méditation, afin de reconnaître en toute lucidité les étapes de la naissance, de la vie et de la mort comme étant à la fois naturelles et interdépendantes.

Souvent, notre agitation, notre confusion et notre panique proviennent de notre ignorance que la naissance, le fait de vieillir, la maladie et la mort sont les aspects les plus naturels de la vie. Du fait de cette absence de connaissance – cette non acceptation de ces aspects de la vie comme naturels – des contradictions apparaissent, on peut, par exemple, en venir à avoir si peur de vivre que la vie est considérée comme anormale et que la mort est vue comme une porte de secours. De la même façon, on peut parfois avoir si peur de la mort que l’on développe une perspective contre-nature quant à la vie en essayant de trouver différents moyens pour prolonger cette vie si évanescente par essence.

Tant que cette acceptation ne prend pas place, les lendemains inévitables de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort, les lendemains de la vie et de la mort, causeront une panique sans fin.  

Quand le bouddha Shakyamuni (563-483 av. J.-C.) a atteint le plein éveil sous l’arbre de la bodhi, il a vu, pour la première fois de sa vie, que les étapes de l’existence ne sont pas aussi effrayantes ni perturbantes qu’il l’avait imaginé. Son appréciation erronée de la naissance, de la vie et de la mort l’avait conduit à fuir sa vie princière et à rechercher une sorte d’élixir insaisissable. L’élixir qu’il a finalement découvert est de simplement laisser les choses advenir.

C’est la paix qu’il recherchait lorsqu’il a renoncé à sa vie luxueuse. Il a vu que, lorsque les causes et les conditions se réunissent, il n’y a rien que l’on puisse faire pour changer le résultat. La seule chose sensée que l’on puisse accomplir est de laisser les choses advenir. Ainsi, une fois qu'il a atteint l’éveil, chaque aspect de sa vie est devenu un message sur la façon de laisser les choses advenir, sur la manière de vivre et de mourir.

Le fait qu’il était le Bouddha ne signifie pas qu’il se conformait à notre concept de l’être parfait. À certains moments de sa vie, avec son entourage, il a éprouvé la faim, la maladie et a même connu des blessures physiques. Tout cela n’a cependant pas perturbé sa paix ni ébranlé sa sagesse.

Lorsque sa vie a inévitablement touché à sa fin, il est paisiblement entré dans le passage de la mort. Il est décédé sans être affecté par les tourments, sans peur ni panique, parce qu’il avait compris que ce qu’il éprouvait était la plus naturelle des expériences et qu’il n’y avait rien de mauvais à cela.

Je crois que c’est l’un des plus magnifiques enseignements jamais donnés. Oui, l’un des plus grands enseignements est transmis lorsqu’un être extraordinaire meurt. Cela peut même être beaucoup plus puissant, condensé, direct et simple que l’ensemble des 84 000 enseignements du Bouddha et des trois tours de roue du Dharma.

Le départ d’un bouddha ou d’un être extraordinaire peut nous aider à comprendre que tout est impermanent. Cet enseignement a la puissance de nous ébranler et de nous réveiller de nos rêves quotidiens de permanence dont il est, sinon, si difficile de se départir.

Par conséquent, lorsqu’un être extraordinaire meurt, être présent, jusqu'à sa crémation, — en ayant abandonné notre point de vue habituel sur le concept de mort — peut représenter un enseignement d’une immense valeur pour notre propre chemin spirituel pendant la vie et la mort. »

 

photo : Official portrait of Thaye Dorje, His Holiness the 17th Gyalwa Karmapa. Photo / Thule Jug

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