"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."

LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ

Les réservations du programme d'été  sont ouvertes à partir du 26 avril à 9 h
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Cher(e)s ami(e)s,

Aujourd'hui, je vous propose de revenir sur une cérémonie qui a suscité beaucoup d'interrogations de la part de nombreuses personnes. Je veux parler de la cérémonie durant laquelle Gyalwa Karmapa a remis une coiffe rouge à Jamgön Kongtrül Rinpoché.

Reportage depuis Bodhgaya Karmapa, portant sa petite coiffe noire, remet une coiffe à Jamgön Kongtrül Rinpoché Bodhgaya, décembre 2016.

Quel est le sens de cette coiffe ? Et pourquoi maintenant ?

Il faut tout d'abord savoir que Jamgön Kongtrül a été reconnu peu après sa naissance par Shamar Rinpoché. Il est la réincarnation du maître du même nom, dont la succession d’incarnations remonte au XIXe siècle, avec Jamgön Kongtrül Lodrö Tayé (1813-1899), le maître principal du XVe Karmapa. La seconde incarnation, Karsé Kongtrül (1904-1952), fut un des enseignants du XVIe Karmapa. Les Jamgön Kongtrül font parti de la lignée kagyü.

La troisième incarnation des Kongtrül, Lodrö Chökyi Sengé (1954-1992), a été très importante pour les moines les plus anciens de notre mandala, puisque c'est de lui qu'ils ont reçu la pleine ordination monastique dans les années 1980.
Son décès prématuré, dans un accident de voiture en Inde, a mis un terme brutal à son activité.

Heureusement, les bodhisattvas authentiques, dont le courant de conscience est uniquement imprégné par le souhait d’accomplir le bien des êtres, ne restent pas trop longtemps en vacances ! Ils reprennent rapidement naissance. Ce fut le cas pour la quatrième incarnation des Kongtrül née en décembre 1996.

Ne comprenant pas la signification de la coiffe remise à Jamgön Kongtrül, je me suis naturellement tourné vers l'érudit de notre lignée, khenpo Chödrak Tenpel Rinpoché. Il m'a très volontiers donné les éléments permettant d'éclaircir les mystères de cette cérémonie.

Les shamarpas et les karmapas sont considérés comme des émanations du même courant de conscience. C'est pourquoi on parle de Shamarnak : les lamas à la coiffe rouge et noire. La coiffe des shamarpas est une réplique exacte de la coiffe noire des karmapas, mais en rouge. C'est du reste le sens littéral du terme « shamarpa » : celui qui est doté (pa) de la coiffe (sha) rouge (mar). 

Reportage depuis Bodhgaya Reportage depuis Bodhgaya  

Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVII e Gyawal Karmapa avec sa coiffe noire,
et le XIV e Shamarpa, Mipam Chökyi Lodrö avec sa coiffe rouge 
Photo ⓒThule Jug


La couleur rouge de la coiffe est celle de la famille spirituelle de Karmapa : la famille de la grande compassion. Les karmapas sont considérés comme des émanations du bodhisattva Chenrézi. Il s’agit aussi de la famille 
du Bouddha Amitabha, et du yidam Gyalwa Gyamtso, le yidam dont nous avons reçu l'initiation lors de la consécration de l'Institut en 2013.

Tous les disciples importants de Karmapa, principalement les détenteurs de la lignée kagyü, sont considérés comme « membres de sa famille spirituelle ». Ceci est symbolisé par le don, de la part du chef de famille, d’une coiffe rouge. Cette coiffe n’est cependant pas identique à la sienne ni à celle des shamarpas, elle est moins haute et un liseré doré borde ses contours supérieur et inférieur.

Reportage depuis Bodhgaya Jamgön Kongtrül portant la coiffe rouge de l’activité


Cette coiffe est nommée « coiffe d'activité » (lé sha en tibétain).

Pourquoi Karmapa a-t-il choisi de la remettre maintenant ?

Recevoir la coiffe d’activité signifie que Karmapa permet officiellement et formellement à Jamgön Kontrül de débuter son activité pour le bien des êtres : sa phase d’éducation dans le Dharma est maintenant achevée, il est désormais prêt à exercer ses fonctions.

Jamgön Kontrül s'est immédiatement appliqué à cela, puisqu'il a enseigné pendant deux jours sur le sens des souhaits de Samantabhadra que l'on formule de nombreuses fois, chaque jour, au pied de l'arbre de la bodhi.

Reportage depuis Bodhgaya
Jamgön Kongtrül enseignant sur les souhaits de Samantabhadra

Cette pratique des souhaits me relie souvent à lama Jigmé Rinpoché, par ceux que nous formulons tous en ce moment pour sa santé, sa longue vie et son activité, mais également du fait des souhaits en relation avec le chemin lui-même.
Je me souviens d'une phrase que Rinpoché a dite un jour : « Quand vous sortez d'un enseignement, ne vous demandez pas ce qu'il vous faut faire, mais ce que vous avez à en comprendre ! »

Hier soir, avec plusieurs moines de Kundreul Ling, des anciens et des nouveaux, nous avons échangé sur la façon de construire notre chemin, sur le moteur qui nous y conduira. Nous sommes tombés d'accord sur le fait que, si nous ne pouvons pas nous forcer à changer, en revanche, nous pouvons créer les conditions qui conduiront naturellement au changement.
Nous sommes tous de jeunes pousses encore assez vertes. On ne peut pas forcer une plante à croître en la tirant vers le haut avec force et volonté. On risque alors de la casser, tout comme nous risquons d'abandonner le chemin, déçus et découragés par le manque de résultats !
Cependant, il est à notre portée de créer de bonnes conditions pour que la plante se développe le mieux possible et qu'elle donne de beaux fruits à distribuer aux êtres.
La compréhension issue de l’étude, associée à la clarté provenant de la méditation, développe le discernement, engrais indispensable. Le soleil et sa chaleur sont comme notre exposition à l'influence bénéfique des enseignants authentiques.

Les souhaits que nous formulons régulièrement sont de l'eau qui irrigue l’esprit pour l’orienter dans la direction de l’éveil. Ces souhaits de Samantabhadra, composés et consacrés par ce grand bodhisattva, et entonnés par des milliers de pratiquants en présence de Karmapa, au lieu où le Bouddha a atteint l'éveil sont une source merveilleuse de bienfaits. Les réciter depuis chez soi l'est tout autant !

En suivant l’exemple des Victorieux,
Puissé-je parfaitement accomplir la conduite excellente !
Puisse ma conduite éthique être pure et sans faute
Et puissé-je agir de façon irréprochable en toute situation !

In La Reine des prières, commentaire de Shamar Rinpoché Rabsel Éditions, 2013

Reportage depuis Bodhgaya

A bientôt !
Jean-Guy

© autres photos : Jean-Guy et Tokpa Korlo


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