"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."

LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ

Les réservations du programme d'été  sont ouvertes à partir du 26 avril à 9 h
→ Inscriptions ici

 

En ce moment se déroule à New-Delhi, au Karmapa International Buddhist Institute (KIBI) le stage de printemps de Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa. 

Le KIBI a été fondé par le XVIe karmapa, Rangjung Rigpé Dorjé (1924-1981), et inauguré par Shamar Rinpoché en présence du président de l’Inde, Shri Ramaswamy Venkataraman, en 1990. Le KIBI est, d’une certaine façon, le pendant indien de l’Institut de Dhagpo. En effet, il abrite une bibliothèque et des enseignements sont dispensés pendant la saison sèche par différents érudits tibétains ou professeurs occidentaux (qui sont parfois d’anciens étudiants de cet Institut).
Chaque année, des centaines de personnes, venues du monde entier, se réunissent pour assister au stage conduit par Karmapa. 

Photo - Shamar Rinpoché et le président de l’Inde, Sri Ramaswamy Venkataraman, lors de l’inauguration du KIBI, en 1990

Le programme est bien fourni ! En effet, plusieurs khenpos (docteurs en philosophie bouddhique de la lignée) présentent différents sujets constituant les bases de la pratique méditative. 

Ainsi, Gen Sempa Dorjé, un des grands érudits de l’Inde en matière de bouddhisme indien et tibétain et l’un des enseignants principaux de Karmapa, introduit les étudiants à l’enseignement du Placement concentré de l’attention sur quatre objets 1; khenpo Chodrak aborde les trois véhicules tandis que khenpo Lobsang et khenpo Tsultrim offrent un aperçu des trois corbeilles et des douze liens interdépendants. Karmapa, quant à lui poursuit son enseignement du Bodhicaryavatara 2, La Marche vers l’éveil, qu’il a débuté il y a quelques années.
Photo - Professeur Sempa Dorje

Hier, en ouverture du stage, Karmapa a transmis l’initiation de Tchenrezi. Il a saisi cette opportunité pour parler des prérequis qui permettent d’utiliser l’outil de la pratique pour évoluer vers le but souhaité : l’éveil.


Il a particulièrement insisté sur l’importance d’avoir « un rythme », qu’il définit comme étant une conduite, une pratique ou encore une discipline, naturelle, spontanée et non altérée. Ce rythme est nécessaire à trois niveaux : celui des vœux de libération individuelle (dont le refuge fait partie), celui de l’esprit d’éveil et celui de la vision pure. 
En l’absence de ce rythme, Karmapa explique que les rituels ou les récitations que nous accomplissons ne sont que des bruits, plus ou moins agréables. 
Le rythme de la libération individuelle est le souhait de ne plus demeurer dans un état de confusion. Nous devenons bouddhistes uniquement en adoptant ce rythme, sinon nous sommes simplement des êtres humains. Il insiste sur le fait que la répétition de la récitation du refuge ne constitue pas ce rythme en tant que tel. Le rythme est la façon de pratiquer. 
Au sujet de l’esprit d’éveil, il souligne le fait qu’il doit être aussi spontané et imprévisible qu’une montée de colère. La colère n’a pas besoin d’être planifiée, elle s’élève et surprend tout le monde. Il explique que l’esprit d’éveil doit être aussi illogique et sans référence que la colère et que l’on doit en être tout aussi imprégné et consumé.  
Karmapa a ensuite abordé la vision pure en disant qu’elle concerne la vacuité. Il s’agit de la profonde appréciation de toute chose. Une pleine lucidité dénuée de jugement, un état non altéré, naturel et spontané, une façon différente d’envisager les choses. Il a poursuivi en disant que c’est ainsi que les choses les plus mondaines deviennent extraordinaires. 

Il a ensuite conclu l’initiation en soulignant que la position qui lui est donnée en tant qu’enseignant constitue un moyen temporaire pour progresser vers le but et que la question que nous devons nous poser est : « Jusqu’à quel degré voulons-nous vraiment nous engager dans la pratique ? » 

Le deuxième jour, en introduction au 4e chapitre de La Marche vers l’éveil, Karmapa est revenu sur l’importance du refuge :
« Il s’agit d’être terre à terre et de reconnaître ce qui a toujours été là. Ceci requiert courage et calme. Nous vivons constamment dans un monde conceptuel. Nous avons du courage, mais ce courage manque de clarté et nous manquons également de calme.C’est ce qui fait que nous ne voyons pas le réel potentiel des choses. […] La réalité est évidente, mais comme c’est souvent le cas, l’évidence n’est ni importante, ni saisissante, ni impressionnante à nos yeux. L’évidence est ignorée et même souvent critiquée.

[…] Il faut que nous comprenions l’importance de la pratique méditative sans être emportés ni fascinés. La fascination est souvent prise pour de la dévotion, c’est alors que de nombreuses choses inutiles apparaissent. La pratique méditative est en fait un concept qui nous aide à nous défaire de nos concepts. »




Si le réseau Internet capricieux le permet, les sessions des jours à venir seront retransmises en direct sur le Facebook de Karmapa à partir de 11h (heure française).

Audrey Desserrieres 

Notes:

1 - Si vous êtes intéressé, veuillez consulter le programme de Dhagpo, cet enseignement y est régulièrement transmis.

2 - Pour les personnes habitant à proximité de Dhagpo, cet enseignement est transmis le mardi soir et est accessible à tous. 

Photos : © karmapa.org - stage de printemps 2013, Translator Course 2012 au KIBI, Manjushri Empowerment 2013.
lien : https://www.facebook.com/pg/17th.Karmapa/photos/?tab=albums

 

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