"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."
LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ
"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."
LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ
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Mais qu’est-ce qui différencie le bouddhisme des autres religions et voies spirituelles ?
- La méditation ? On médite aussi dans l’hindouisme.
- La prière ? On prie chez les juifs.
- La tradition monastique ? On trouve des moines chez les catholiques.
- La réflexion ? On réfléchit beaucoup chez les protestants.
- Les prosternations ? On se prosterne chez les musulmans.
- L’éthique ? C’est la caractéristique d’à peu près toutes les religions dignes de ce nom.
Alors, qu’est-ce qui fait la différence ? C’est ce qu’a expliqué lama Jampa Thayé pendant deux jours d’enseignement : l’interdépendance appelée aussi la production en dépendance ou, plus techniquement, la coproduction conditionnée.
Comme il sait le faire, de façon précise, concise et argumentée, il explique : « Les phénomènes tant extérieurs (la matière) qu’intérieurs (l’esprit) n’apparaissent pas par hasard ou provoqués par une entité extérieure ; ils apparaissent selon des causes et des circonstances, une succession de causes et de résultats en changement constant. Le monde est un flux constant sans cesse changeant. Ce flux est celui de la coproduction conditionnée. »
Et encore : « La souffrance n’apparaît pas de façon aléatoire, ni provoquée par un agent externe. Elle provient des actes erronés, du karma. Ces actes s’accomplissent en dépendance de nos états émotionnels et ces afflictions, qui naissent en nous, proviennent de la mauvaise interprétation des phénomènes. Il y a une chaîne causale qu’il faut comprendre. »
Sur ce sujet, c’est bien sûr le sage bouddhiste indien Nagarjuna qui nous éclaire : « Quiconque voit la coproduction conditionnée voit la véritable nature de la réalité. » En effet, si l’interdépendance explique notre enfermement dans la souffrance et ses causes, elle est également la clé de la libération. En la comprenant, nous pouvons percevoir les phénomènes tels qu’ils sont et sortir de notre méprise et de nos obscurcissements, bref de la souffrance et de ses causes.
Comme lors de chacune de ses interventions, lama Jampa fait bien les choses. Il a d’abord abordé l’interdépendance selon le véhicule des anciens — theravada — en expliquant les 12 liens de la coproduction conditionnée, puis il l’a abordée selon l’approche du grand véhicule — mahayana — en démontrant qu’interdépendance et vacuité sont synonymes. Et pour que nous ne restions pas sur notre faim, il a expliqué ce même thème dans le cadre des tantras au travers de la base, du chemin et du fruit. Le tableau était complet ! D’autant qu’il a également fait un détour pour montrer que la juste compréhension de l’interdépendance permet de générer une compassion authentique.
Pour ceux qui ne connaissent pas cet enseignant britannique, voilà ce qu’en dit Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa : « Lama Jampa Thayé est un maître de méditation et un érudit des deux écoles du bouddhisme tibétain sakya et kagyü, car il a accompli une formation traditionnelle rigoureuse avec des maîtres tibétains. En même temps, il est occidental et a grandi dans un environnement occidental, de ce fait il comprend donc la mentalité et le contexte des étudiants occidentaux du Dharma du Bouddha. »
C’est ce qui fait la richesse de lama Jampa Thayé, qui vient chaque été à Dhagpo pour transmettre les enseignements : la double culture (tibétaine et occidentale), la double lignée (sakya et kagyü), une double formation (bouddhiste et universitaire), la double approche (méditative et érudite).
Karmapa dit encore dans l’avant-propos du dernier livre de lama Jampa : « Ces dernières décennies, le bouddhisme — et particulièrement le bouddhisme tibétain — a attiré de nombreux pratiquants en Occident. Alors que les étudiants sont authentiques dans leur dévotion et leur dévouement sur ce chemin spirituel fraîchement découvert, la plupart d’entre eux sont nouveaux dans les enseignements du bouddhisme. Cela peut les mener à la croyance erronée que les principes de leur propre tradition culturelle et spirituelle et les véritables enseignements du bouddhisme sont une seule et même chose. »
Karmapa pointe ensuite la capacité de lama Jampa à débusquer les erreurs, les incompréhensions et les amalgames à partir desquels chacun peut se perdre dans sa recherche de la réalité sur la voie du Bouddha. Quand il nous parle de l’équanimité, il nous met en garde contre l’indifférence ; quand il enseigne sur la compassion, il montre qu’elle n’est pas un sentiment affectif ; quand il explique la vacuité, il nous avise de ne pas la confondre avec un simple vide, etc. Il le fait de façon simple et directe, comme un aîné qui prévient les plus jeunes des pièges possibles.
Dans son dernier ouvrage la Sagesse en exil, (Wisdom in Exil Buddhism and Modern Times) [Traduction française à paraître aux éditions Rabsel en septembre 2017] il explique pourquoi la rencontre entre le bouddhisme et les Occidentaux est pleine de sens : « Au cœur de l'enseignement du Bouddha, il y a la vue que la souffrance s’élève d'abord de nos idées erronées à propos de nous-mêmes et de la nature du monde — erreur qui amène à la confluence des émotions perturbatrices et des actions. Selon le Bouddha, la libération de la souffrance est toujours possible, en transformant nos erreurs en compréhension, grâce à l’entraînement au trois aspects du chemin que sont l’éthique, la méditation et la sagesse. Donc, malgré ses origines anciennes, le bouddhisme semble particulièrement convenir au monde moderne. » C’est bien ce que je disais : précis, concis et argumenté ! Il revient à Dhagpo l’année prochaine.
Puntso, responsable du programme de Dhagpo
Dhagpo Kagyu Ling
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