"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."
LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ
"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."
LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ
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Longue vie au Dharma !
C’est la fin du stage de lama Jigmé Rinpoché. Il a enseigné le placement de l’attention sur les quatre objets comme il sait le faire, en allant à l’essentiel, au travers d’instructions concrètes et de métaphores éclairantes issues du quotidien. La profondeur de ce qu’il nous a donné ne peut se mesurer qu’en le mettant en pratique. Thinley Rinpoché a également participé à ce stage : il a donné l’aspect philosophique de ce même enseignement en l’abordant par l’approche qu’il maîtrise le mieux, la voie du milieu.
Nous avons conclu ces quatre jours par une méditation et nous avions prévenu Rinpoché que nous avions quelque chose d’important à lui dire pour clôturer ce stage.
C’est moi qui ai été désigné comme porte-voix de notre sangha et les mots que j’ai prononcés ont été réfléchis ensemble. À la fin de la méditation, je me suis donc levé, heureux de ce que j’avais dire, bien qu’un peu fébrile quand même.
« Rinpoché et cher sangha,
Entre Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVII˚ Gyalwa Karmapa, et lama Jigmé Rinpoché, il y a au moins un point commun : tous les deux nous expliquent que le Dharma n’est pas un ensemble de règles ou de lois à appliquer, mais une dynamique à découvrir. Karmapa parle de richesse intérieure en termes de chemin pour dépasser l’anxiété et la confusion. Lama Jigmé Rinpoché parle d’un potentiel : notre capacité à utiliser nos émotions pour nous libérer de l’ignorance. Dans tous les cas, ils parlent d’un processus, d’un chemin d’exploration et de découverte.
Il y a environ un an, alors que vous, Rinpoché, aviez annulé plusieurs voyages en Asie et qu’il était évident que vous étiez malade, Karmapa a rédigé une prière de longue vie à votre intention en nous demandant d’en faire une pratique quotidienne. Nous avions le choix : rajouter une récitation de plus à nos méditations quotidiennes ou en faire une dynamique.
Une prière de longue vie est un rappel de l’impermanence. En effet, tout est impermanent : le monde, nous-mêmes, les autres, rien n’échappe à l’impermanence. Il suffit de se rappeler comment Kunzik Shamar Rinpoché, un des plus grands bodhisattvas de notre temps, et lama Purtsé, un exemple pour beaucoup d’entre nous, ont quitté leur corps ces deux dernières années. Karmapa nous rappelle régulièrement qu’il n’y a, dans le monde, aucun support stable ou fiable. En fait, nous ne pouvons trouver aucune sécurité dans le monde, le samsara n’est que l’expression de la pauvreté de l’esprit.
Là également nous avons deux options : subir cette situation comme on porte un fardeau ou bien prendre le Dharma comme référence pour éprouver le monde autrement. C’est le choix que nous avons fait.
Parlant du Dharma, vous nous l’enseignez à partir de ce que vous avez reçu de vos maitres, à partir de votre connaissance et de votre expérience, ainsi que de vos propres observations du monde et surtout des êtres. Ce que nous avons compris de ce que vous nous enseignez, c’est que la mise en pratique de l’enseignement du Bouddha se décline en ce que j’appellerai un trépied libérateur. S’il manque un des pieds, cela ne tient pas debout.
Il y a d’abord l’étude et la réflexion qui nous permettent de prendre connaissance de l’enseignement, d’en faire une base d’introspection et d’en acquérir une première compréhension. Puis il y a la méditation à laquelle vous nous conviez en nous en expliquant toutes les dimensions : elle nous permet de dévoiler la clarté. Enfin il y a l’activité, qui consiste à vivre la compassion au quotidien dans le concret des situations, ce qui nous permet d’évaluer notre pratique en aidant les autres.
Ces trois aspects complémentaires de la pratique se déclinent à Dhagpo en différents cursus ; qu’ils soient destinés aux lamas et drouplas, aux bouddhistes proches du centre, aux membres des KTT ou aux stagiaires, ils ont tous pour objectif de rendre le Dharma vivant en chacun de nous.
Il y a donc une véritable interdépendance entre les instructions que vous nous transmettez et leur mise en pratique que nous nous efforçons d’appliquer. Et le processus n’est pas terminé, car nous savons que la dynamique a pour but de nous rendre autonomes.
Lorsque Karmapa nous a envoyé la prière de longue vie, nous avons décidé d’en faire une accumulation, en y associant Dhagpo et Kundreul Ling, le réseau des KTT et des centres du Dharma, et les pratiquants qui souhaitaient s’y joindre. Cette année, nous avons rassemblé plus de 230 000 prières de longue vie. Nous tenions à vous le faire savoir.
Par ailleurs, nous avons appris l’importance des tendrels permettant d’établir des connexions favorables. Un petit groupe de pratiquants a réalisé une tangka de Tara Blanche en tissu appliqué. Au nom de tout le sangha, nous sommes heureux de vous l’offrir comme tendrel avec votre longue vie.
Vous nous avez dit tout à l’heure que cela faisait des années que vous étiez en France. Nous souhaitons que vous y restiez encore longtemps. »
Je me suis rassis. C’était dit. C’était entendu.
À présent, il ne nous reste plus qu’à continuer à devenir autonomes. Bonne pratique à tous.
Puntso, responsable du programme du Dhagpo
Dhagpo Kagyu Ling
Landrevie - 24290 Saint-Léon-sur-Vézère - tél : 05 53 50 70 75 -
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Dhagpo, siège européen de la lignée Karma Kagyu, est membre :
Fédération Française des Centres Bouddhistes Karma-Kagyu |