"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."

LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ

Les réservations du programme d'été  sont ouvertes à partir du 26 avril à 9 h
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La peur, nous l’éprouvons tous.

Nous pouvons nous sentir inquiets pour les personnes qui nous sont chères, angoissés concernant notre image, le fait de vieillir ou même de mourir. Ou bien nous pouvons lire les informations, voir des histoires de violence, des tragédies sur les routes ou dans les chemins de fer en Inde, les détails des dernières craintes sanitaires.

Les inquiétudes varient en fonction des individus et de l’environnement dans lequel ils vivent. Dans une société dirigée par la concurrence, nous pouvons avoir peur de ne pas parvenir à suivre nos pairs, nos voisins ou nos collègues. Dans une culture vouée à l’accumulation des richesses matérielles, nous pouvons craindre de ressentir le manque – ne pas avoir « assez » – ou de ne pas avoir autant d’argent que les autres.

Ces peurs sont extrêmement ordinaires. La bonne nouvelle, c'est que l'expérience de la peur n’est pas une mauvaise chose – cela signifie que vous êtes en vie. En revanche, être submergé par la peur est complètement différent.

 

La peur dans le bouddhisme

Avant d’atteindre l’éveil, le Bouddha lui-même a éprouvé de la peur, comme tout le monde. Lui aussi a eu peur de vieillir, de tomber malade et de mourir, mais il a compris que la peur est comme une prophétie qui se réalise d’elle-même – si nous ne comprenons pas la nature cyclique de ce monde, ce que nous redoutons continuera de se répéter.

 Si nous craignons quelque chose en ce moment, dans cette vie – sans parvenir à comprendre de quoi il s’agit –, le même schéma se répètera dans le futur, dans les vies à venir.

 Dans le bouddhisme, il est expliqué que c’est seulement lorsque nous nous libérons des causes – le karma (les actions causales) et les kleshas (les émotions affligeantes) –, des conditions (les habitudes et les tendances) et des effets de la peur (les diverses existences) que nous commençons à surmonter cette peur.

L’idée de dépasser les émotions affligeantes et les actes non vertueux est plus facile à dire qu’à mettre en œuvre, mais notre futur en dépend. Car il existe une sorte de peur encore plus forte qui peut porter atteinte à tout ce qui est bon dans notre monde. Cette peur, ou cette « terreur » pour être plus exact, nait lorsque nous laissons nos émotions néfastes prendre le dessus et que nous rejetons la loi universelle du karma et de la causalité. Quand nous ne croyons pas au [fonctionnement] des causes et des effets, lorsque nous ignorons la nature cyclique de la peur et de la vie elle-même, nous sommes alors capables de commettre toutes sortes d’atrocités. Si nous laissons la peur prendre le contrôle, nous déstabilisons les fondements de la vertu et risquons de voir la structure morale de notre société se désagréger. Lorsque nous échouons à comprendre la peur, elle devient notre ennemie.

 

Comprendre la peur pour la dépasser

Heureusement, les êtres humains que nous sommes ont un avantage unique lorsqu’il s’agit de dépasser la peur.

Les autres êtres sensibles, comme les animaux, expérimentent la peur et les autres émotions, mais ils sont limités aux cinq sens. Les humains, en revanche, peuvent utiliser la logique, le raisonnement et, en particulier, leurs qualités intérieures – par exemple le fait que l’esprit puisse regarder en lui-même – pour essayer d’analyser et de comprendre la peur.

Comprendre la peur ou la dépasser, c'est la même chose. La peur provient d’un manque de connaissance et de compréhension de « l’inconnu ». La solution réside donc dans la compréhension de la peur – et non dans le fait de s’en débarrasser ; il s’agit de la reconnaître comme un élément de la vie et d’essayer de la canaliser pour en faire une ressource bénéfique. Lorsque nous comprenons la peur, elle devient notre amie.

Les êtres humains ont le choix et l'occasion unique de dépasser la peur. Nous ne parvenons peut-être pas toujours à voir ce choix, particulièrement dans les moments où nous éprouvons de la peur, mais il est bien là. C’est à nous de décider de saisir ou non cette opportunité.

L’une des pires choses engendrées par l’absence de compréhension de la peur est la perte de temps – qui est si précieux. Si nous avons une attitude non vertueuse ou échouons à comprendre la véritable nature de nos émotions, la peur peut s’accumuler jusqu’à devenir écrasante. Nous nous sentons vaincus. Du point vue bouddhique, nous oublions, à cet instant, que la compassion existe, que la compassion triomphera – et dans ce moment d’oubli, notre peur s’aggrave.

 

Canaliser la peur et faire naître l’amour bienveillant

Lorsque nous nous attaquons à la peur avec une attitude vertueuse, nous pouvons utiliser le raisonnement et la logique pour la dépasser. Que ce soit en méditant, en parlant avec les personnes qui nous sont chères ou avec d’autres moyens, nous sommes capables de lever le voile de « l’inconnu » et de faire disparaître le pouvoir de la peur. Lorsque nous examinons la peur, nous découvrons une vérité simple et puissante : la peur n’est ni bonne ni mauvaise. La peur est neutre. Ce qui est positif ou négatif, c'est notre réponse et notre relation à la peur – la façon dont nous la comprenons, l’approchons, la canalisons, à l’image de n’importe quel autre outil que nous pouvons trouver dans la vie. Nous découvrons que la peur n’existe pas de façon inhérente – si c’était le cas, nous n’éprouverions ni paix ni compassion.

Lorsque nous comprenons que c'est nous qui avons le pouvoir, et non nos émotions, nous sommes alors capables de canaliser notre peur d’une manière positive. Comprendre la peur nous aide à devenir des personnes dignes, bienveillantes et attentionnées. Et une personne bienveillante, au bon cœur, est à même de gérer la peur plus facilement. Cette forme de cercle vertueux, de cycle karmique, constitue un grand espoir pour l’humanité.

Le bouddhisme explique que tous les problèmes de notre société proviennent d’un manque de discernement, d’une peur de l’inconnu. Lorsque nous remettons cette ignorance en question par l’utilisation de la logique et du raisonnement, en exploitant nos ressources intérieures illimitées de sagesse et de compassion, nous incarnons l’espoir – pas seulement pour nous-mêmes, mais pour notre monde. Comprendre la peur implique de se comprendre soi-même. Si nous comprenons la peur, nous avons une meilleure compréhension de la compassion et de ce que signifie être humain.

Le plus grand bienfait résultant de la rencontre avec la peur et de son dépassement est que nous ne gaspillons pas de temps. En fait, nous utilisons notre peur pour nous concentrer davantage sur le présent si précieux. Nous savons tous que nous devons faire face à de sérieuses épreuves, en Inde et dans le monde entier. Ne gaspillons pas notre temps, car chaque moment est une opportunité. Appréhendons nos peurs avec courage, avec discernement et avec un amour bienveillant à l’égard de tous les êtres.

 

source www.huffingtonpost.in

 

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