"Le bouddhisme est un mode de vie par lequel nous développons les qualités de notre esprit.
C’est un mode de vie très particulier, car c’est une façon d’atteindre le bonheur
sans nuire à autrui."

LE XVIIe GYALWA KARMAPA, TRINLEY THAYÉ DORJÉ

Les réservations du programme d'été  sont ouvertes à partir du 26 avril à 9 h
→ Inscriptions ici

 

À la découverte de l’activité de Karmapa
dans le sillage de Jigmé Rinpoché…

La suite du reportage de lama Jean-Guy en direct des Kagyu Mönlams.
[lire le jour 1 : L'arrivée de Karmapa]

 

Bodh-Gaya, mercredi 16 décembre 2015

Chers amis,


Ce matin, nous commençons effectivement la journée en marchant dans le sillage de Jigmé Rinpoché.



Comme marcher est bon pour sa santé, nous avons demandé à Rinpoché, au petit déjeuner,
de faire 7 grands tours du stoupa, à savoir près d'une heure de marche !
Nul besoin d'âpres négociations, puisqu'il a juste répondu avec un petit sourire :
« Oh yes, maybe good to do ».

 

Parmi les participants de ces Mönlams, on notera la présence de Sara,
la fille de Cécile, une des traductrices de Dhagpo. Elle aime bien les photographes …

 

Et on notera aussi la présence de nombreux chiens errants,
qui font la fine bouche quand on leur propose un morceau d’un des bons petits pains moelleux
qu’on nous distribue lors de la pause du matin.

 

En sortant de l’enceinte du Mahabodhi, je remarque, sur la droite,
que le chantier que j’avais découvert la veille est maintenant occupé par 3 ouvriers indiens.
Le site est couvert de blocs rectangulaires... Qu'est-ce-donc ? Mystère...

 Un peu plus loin, je vois que ces mêmes blocs sont maintenant bien joliment empilés
et assemblés pour former une portion de l’enceinte en cours de reconstruction !

 

Et sur ces blocs, des artistes sculptent les motifs ornementaux qui représentent toutes sortes de choses.

 

Comme ce visage du bouddha, que je trouve d’une très grande finesse.

Le chef de l’équipe m’explique que ces quelques centaines de motifs reproduits à la main
sont en fait des copies de motifs très anciens préservés dans les musées archéologiques indiens.

Un profil de déesse…

 

Aujourd’hui, un couple d’amis me propose un pèlerinage à Rajgir, le pic des Vautours,
le lieu où le Bouddha a enseigné à plusieurs centaines de ses disciples
la prajnaparamita, la vacuité, le cœur de l’enseignement bouddhique.

J'accepte donc avec plaisir et partage avec vous cette expédition.
"Expédition", car c’est tout de même à quelque 60 km, soit 2 heures et demie de voiture…
Circuler en Inde ne se fait pas, en effet, avec les même constantes de temps que chez nous.

 

En chemin, le chauffeur nous montre des étangs au pied de la chaîne de montagne qui conduit à Rajgir.

Les lotus sont souvent le siège des bouddhas, car plongeant leurs racines dans la vase,
ils s’élèvent au dessus des eaux fangeuses pour épanouir leur beauté.
De la même manière, le Bouddha et les bodhisattvas n’hésitent pas à prendre naissance
dans le cycle des existences conditionnées et marquées par la souffrance,
afin d'épanouir leurs qualités de l’éveil pour le bien de tous les êtres.

 

On croise quelques taxis locaux, dont chaque centimètre carré est utilisé…

 

Arrivés au pied du pic des Vautours, à notre grand étonnement,
on nous propose d’atteindre le sommet par le truchement d’un remonte-pente…

 

Durant l’ascension, les indiens et indiennes que nous croisons nous adressent souvent des salutations très souriantes.
Voilà qui nous emmène assez loin de l’Europe !

 

Autre signe intéressant, chaque opportunité proposée par l’environnement est utilisée à toutes fins utiles.
Ici, une roche plate sous le télésiège est peinte avec une publicité pour un hôtel de la région !

 

Le sommet du pic est couronné par un grand stoupa édifié par un maître bouddhiste japonais dans les années soixante.

 

Voyant les centaines d’indiens présents autour de ce stoupa,
je me dis que finalement, il y a beaucoup de bouddhistes en Inde.
En fait, pas du tout, les indiens aiment juste aller dans tous les lieux saints pour s’y promener.
Ici, quelques membres d’une famille indienne dont les enfants nous ont demandé de les prendre en photo.
Il font partie de tout un groupe qui s’est réuni à l’occasion d’un mariage.

 

À la demande des enfants, Martin accepte gentiment de poser avec eux.

Ce qui est étrange, c’est qu’ils nous demandent de les prendre en photo,
mais que lorsqu’on leur demande où leur envoyer les photos,
ils nous disent que ce n’est pas la peine.

 

Ce grand stoupa comporte 4 niches où sont inclus les 4 grands moments de la vie du Bouddha.
Tout d'abord, la naissance.

 

L’éveil

 

L’enseignement

 

Et la fin, le parinirvana.

 

S’écartant un peu de la foule des promeneurs,
nous trouvons un endroit tranquille pour méditer quelques minutes.

 

Prenant notre courage à deux mains, nous déclinons la descente en télésiège pour revenir à pied.
Grand bien nous en a pris car, à mi-parcours, sur la gauche,
nous découvrons un autre chemin conduisant vers un petit sommet,
qui s’avère être … le ‘vrai’ pic des Vautours.
Non pas que le précédent soit un faux, mais c’est une colline proche du lieu où le Bouddha a enseigné,
aménagée par les bouddhistes japonais afin de préserver le lieu originel.  

Avant d’arriver au sommet, nous notons que des pèlerins s’enfoncent dans les broussailles
et nous les suivons pour aboutir dans une toute petite grotte, qui s’avère être la grotte où Shariputra,
un des plus proches disciples du Bouddha, a médité.

L’atmosphère y est très particulière, douce, pleine, recueillie.

Les parois sont parsemées de feuille d’or, offrandes des pèlerins au Bouddha,
tout comme les katas au dessus de l’autel improvisé, avec une petite statue de Bouddha et des bougies.

 

En continuant nos pérégrinations, nous arrivons à une 2e grotte,
celle d’Ananda, un autre des disciples majeurs du Bouddha.

L’histoire raconte que peu après la mort du Bouddha,
un concile fut convoqué pour fixer la mémoire des enseignements du maître.
La plupart des participants jugeaient la présence d’Ananda indispensable,
car il avait une mémoire exceptionnelle et avait assisté à presque tous les enseignements du maître.

Cependant, seuls les arhats pouvaient participer au concile.
Et Ananda n’avait pas encore atteint l’état d’arhat, peut-être parce que sa fonction d’assistant personnel du Bouddha
l’avait empêché de consacrer à cette entreprise autant de temps que ses collègues.

Encouragé par Mahakashyapa, un autre disciple majeur du Bouddha, il se mit à méditer d’arrache-pied
et atteignit l’état souhaité au milieu d’un bois près de Kosala alors qu’il s'effondrait à terre dans un état d'épuisement total.
Cette histoire le fait connaître comme « celui qui n’a atteint l’état d'arhat dans aucune des quatre positions prescrites. »

On prétend qu’il fit son entrée au concile in extremis, traversant les airs ou surgissant de terre
sous les cris de joie de Mahakashyapa, et fut immédiatement mis au travail.
Heureusement, il avait, dit-on, une mémoire phénoménale et parlait huit fois plus vite qu’une personne ordinaire.
L'histoire raconte qu'il aurait mémorisé 82 000 sujets d’enseignement provenant du Bouddha
et 2000 provenant d’autres moines.

Dans cette 2e grotte, l’atmosphère est aussi particulièrement douce et recueillie.

 

Continuant notre périple, nous arrivons au pied d’une paroi,
qui a abrité la méditation de Maudgalyayana, un autre disciple important du Bouddha.

 

En s’approchant un peu, on distingue une inscription en peinture dorée.
Il semble que ce soit un tag sauvage des kagyüpas puisque c’est : « Karmapa kyeno » !

 

Nous arrivons enfin au sommet, sur le lieu même qui vit le Bouddha exposer la prajnaparamita,
la perfection de la sagesse, la grande vacuité, dont la réalisation libère définitivement de toute souffrance.

Mais comme c’est la vacuité, la batterie de mon appareil photo est vidée, et donc…

Pas de photo !

 

 
À demain !


Jean-Guy

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