Tout cela a commencé à devenir un peu plus « réel » lorsque le grand chapiteau blanc a semblé sortir de terre en une journée à peine. Par ce simple fait, on aurait dit que la venue de Karmapa s’était soudainement concrétisée en quelques heures !
Depuis, c’est tout Dhagpo qui se mobilise ! L’accueil et le secteur bénévolat, qui étaient parmi les premiers sur les starting-blocks, ont été progressivement rejoints par tous les autres secteurs d’activité du centre. Depuis quelques jours, l’intendance a ainsi bouclé toutes les commandes de repas tandis que les bénévoles chargés de l’entretien du site s’occupent de préparer les différents parkings et l’emplacement prévu pour le camping. Comme à chaque visite de grand maître, un nettoyage intensif est organisé en différents points de Dhagpo ; à la « maison des lamas », l’institut et l’hôtellerie, on ne ménage pas ses efforts pour rendre les lieux plus propres encore qu’à l’accoutumée. Amusante illustration du fait que Dhagpo a la double vocation d’accueillir du public et d’offrir un espace d’étude et de pratique à tous ceux qui le souhaitent, la cuisine ainsi que le stoupa ont tous deux été repeints et ont retrouvé, à quelques jours d’intervalle, une blancheur éclatante !

Le grand chapiteau, de son côté, se voit petit à petit transformé en temple provisoire. L’équipe de lamas et drouplas chargés des rituels va bientôt diriger l’installation des autels, du trône de Karmapa, et des parties réservées au sangha religieux et laïc, ainsi qu’aux autres pratiquants. À le voir si vide, si spacieux, pour le moment, on peine à imaginer qu’il accueillera bientôt près de 2000 personnes heureuses de retrouver Karmapa, trois ans après sa dernière visite.

La grande salle d’enseignement de l’Institut se prépare tout particulièrement à l’évènement. Elle va notamment recevoir un tout nouvel autel en bois dont la fabrication a commencé il y a quelques mois. Quant à la grande statue du Bouddha de Sarnath, elle s’apprête à être consacrée par Karmapa en personne ! Voilà deux ans que, jour après jour, des pratiquants s’affairent dans les ateliers de rouleaux de mantras de Kundreul Ling (le monastère) et de Dhagpo. Cent cinquante kilos de rouleaux plus tard, la statue va enfin pouvoir être remplie pendant la visite de Karmapa. Et surtout, son énigmatique visage doré va se parer d’une expression plus colorée, plus vivante, sous le pinceau agile et expérimenté de Norbou, le maître en art sacré bouddhique qui a déjà été à l’œuvre sur les murs du grand temple du Bost et partout dans le monde.

Dans tous les lieux, qu’il soit question d’aspects logistiques ou sacrés, les bénévoles s’activent avec application et enthousiasme ; ils espèrent ainsi offrir à Karmapa et à tous ceux qui viendront l’écouter le meilleur accueil possible. Avec motivation et impatience, ils œuvrent tous ensemble et y mettent toute leur énergie. Une sorte d’agitation à la fois fébrile et joyeuse s’est emparée du centre qui, pendant cinq jours, verra sa fréquentation habituelle décuplée. En décidant d’enseigner et de pratiquer avec des personnes venues du monde entier, Karmapa a offert le plus beau des cadeaux d’anniversaire à Dhagpo !

De toute évidence, l’événement ne commencera pas le 27 juillet ; il a déjà débuté et tous ces préparatifs mettent en lumière un aspect important que l’on peut observer depuis quarante ans déjà. En effet, la valeur de Dhagpo ne s’arrête pas à la préservation et à la transmission – toutes deux précieuses – des enseignements ; c’est aussi l’entraide et la générosité de tous ceux qui souhaitent y contribuer…