25 novembre 2021
Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa, partage le message suivant au sujet des Kagyü Mönlam de cette année.
Chers amis du Dharma,
Les Kagyü Mönlam qui se tiendront cette année marqueront le 19e rassemblement depuis les premières Kagyü Mönlam de notre temps, organisées en 1994 à Lumbini – le lieu de naissance de Shakyamuni, le bouddha historique – à l’instigation de Sa Sainteté feu le XIVe Kunzik Shamar Rinpoché.
Toutes les Kagyü Mönlam suivantes, de 1996 jusqu’à 2019, ont pris place en le lieu sacré de Bodhgaya, sous l’arbre de la bodhi, où l’ensemble des 1 002 bouddhas de notre éon fortuné actualisent l’état du plein éveil.
Chaque année, en cette occasion de bon augure, des milliers de moines, de moniales et de pratiquants séculiers venant du monde entier se rassemblent en décembre pendant sept jours, durant lesquels ils récitent des prières d’aspirations et de souhaits pour la paix dans le monde et le bien-être de tous les êtres sensibles.
L’année dernière, la pandémie de COVID-19 a frappé le monde entier d’une manière sans précédent, rendant impossibles les voyages internationaux et les rassemblements physiques d’un grand nombre de personnes.
Cependant, la pandémie ne nous a pas empêchés de tenir les Kagyü Mönlam, nous avons simplement adapté la façon dont elles se sont déroulées aux exigences de la situation : au lieu que les vénérables sanghas, les pratiquants et les sympathisants séculiers se réunissent physiquement à Bodhgaya, les prières des Mönlam ont été menées localement, dans les environnements sûrs de leurs monastères en Inde et au Népal, et les pratiques ont été diffusées en audio depuis le monastère de Rumtek, afin de permettre aux pratiquants du monde entier de se joindre aux pratiques.
S’il est bien sûr regrettable que nous n’ayons pas pu nous réunir physiquement, je pense néanmoins que nous avons eu beaucoup de chance de disposer de la technologie nécessaire pour nous permettre de pratiquer ensemble.
Cette année, bien que la situation concernant la pandémie se soit améliorée dans une certaine mesure, j’ai toujours le sentiment qu’il ne serait pas sûr de tous nous réunir physiquement à Bodhgaya.
C’est pourquoi j’ai demandé aux vénérables sanghas de conduire, une fois encore, les prières des Mönlam dans les environnements protégés de leur monastère, comme l’année dernière. Comme l’année dernière également, une retransmission en direct depuis Rumtek sera proposée pour que les pratiquants du monde entier puissent y participer.
Je suis personnellement reconnaissant que nous ayons pu maintenir cette habitude de nous réunir une fois par an et de pratiquer ensemble ces aspirations depuis de nombreuses années sans interruption, car j’ai le sentiment que cette tradition satisfait une croyance profondément ancrée que nous partageons en tant qu’êtres humains : il est dans notre nature d’être profondément convaincus, que pour accomplir ou gagner le droit de profiter de quoi que ce soit, nous devons d’abord faire beaucoup d’efforts et travailler dur.
Bien que le bouddha Shakyamuni ait compris que cette croyance qui est la nôtre ne correspond pas au mode d’être véritable des choses, il savait aussi que, puisque nous sommes mus par cette croyance, la seule solution pour nous est d’aller jusqu’au bout et d’éprouver par nous-mêmes si elle se révèle vraie ou non.
Ainsi, grâce à son immense compassion semblable à celle d’une mère, il nous a offert un chemin comprenant une variété de moyens et de méthodes qui nous permettent d’explorer pleinement cette notion qui est la nôtre.
La pratique des aspirations est l’un de ces moyens qui nous laissent explorer nos croyances jusqu’au bout ; c’est une méthode pour voir par nous-mêmes si ce que nous considérons comme étant la vérité l’est véritablement.
Par conséquent, chers amis du Dharma, réunissons-nous de nouveau cette année et utilisons la plateforme que nous fournit ce rassemblement des Mönlam pour explorer pleinement nos croyances.
Pratiquons ces aspirations et ces souhaits pour tous les êtres sensibles – tout particulièrement pour tous les êtres touchés par la pandémie et par les diverses tragédies qui ont eu lieu telles les calamités naturelles ou causées par l’homme – sans doute ni hésitation, mais de tout cœur !
Aspirons du fond du cœur, sans éprouver cela comme un fardeau, sans attente de réussite ni crainte d’échec.
Comme l’année dernière, je me joindrai aux prières d’aspiration avec vous tous par le monde.
Puisse ce rassemblement de bon augure renforcer davantage notre lien, planter et nourrir les graines du mérite et de la sagesse infinis qui, à leur tour, du fait de l’interdépendance de tout phénomène, auront une influence bénéfique sur les circonstances extérieures.
Puisse la pandémie prendre bientôt fin et puissions-nous nous retrouver physiquement pour partager et pratiquer ensemble le Dharma du Bouddha !
Avec mes prières,
Thayé Dorjé
Sa Sainteté, le XVIIe Gyalwa Karmapa