À la découverte de l’activité de Karmapa
dans le sillage de Jigmé Rinpoché…

La suite du reportage de lama Jean-Guy en direct des Kagyu Mönlams.
[lire le jour 1 : L'arrivée de Karmapa]
[lire le jour 2 : Le pic des Vautours]
[lire le jour 3 : Les pèlerins]

 

 

Bodh-Gaya, vendredi 18 décembre 2015

Chers amis,

Une des premières conduites bénéfiques à laquelle le Bouddha nous invite est celle de la pratique de la générosité.
Parmi les 3 types de générosité, présenter aux bouddhas et bodhisattvas des 3 temps et des 10 directions des offrandes relatives aux plaisirs des sens est une pratique à laquelle beaucoup s’adonnent avec joie.

Si le Bouddha nous incite à être généreux, ce n’est pas parce qu’il en a besoin !
La cause en est simple : il s’agit de cultiver notre richesse intérieure.

Habituellement, nous avons toujours l'impression qu’il nous manque quelque chose. 

Il est rare que nous soyons pleinement satisfaits de notre situation.
Ce manque est l’expression d’une soif fondamentale, soif à l’origine de beaucoup de frustrations et de mécontentement dans notre quotidien.

Pratiquer la générosité, cultiver le contentement et se relier à notre richesse intérieure au lieu d’errer sans fin à la recherche de plaisirs extérieurs nous apporte alors paix et joie.

Aussi, aujourd’hui je vous propose un petit voyage au pays des offrandes de Bodh-Gaya.

Je suis arrivé tôt ce matin au Mahabodhi, vers 5h30, pour assister au lever de soleil sur le stoupa, faire des offrandes, et prendre des photos de ceux qui en font. La faible lumière ambiante rend certaines photos assez imprécises. Désolé !

Les offrandes à Bodh-Gaya, c’est tout un "buzziness" !
Quand vous arrivez à la porte du temple principal, des vendeurs vous proposent des assiettes de fleurs ou des lotus pour quelques dizaines de roupies, soit quelques dizaines de centimes d’euros. En fait, en enquêtant discrètement, je me suis rendu compte que c’était une petite affaire familiale florissante… si l’on peut dire !

Voici la boutique et les heureux gérants propriétaires.

 

Les forces de vente : la famille

 

L’unité de fabrication : la famille

 

Le stock : l’arrière cours de l’échoppe

 

Les étals : sous un arbre

 

Beaucoup achètent des assiettes de fleurs et viennent les disposer devant le stoupa, en offrande aux bouddhas.

 

C’est une pratique qui se fait aussi en famille !
Ils sont du Sikkim, la région où le XVI^e Karmapa avait établi son siège.

 

Bientôt, la petite haie qui borde le chemin de circumambulation du stoupa croule sous les offrandes.

 

Beaucoup se sont levés très tôt pour aller offrir des fleurs au Bouddha dans le petit temple à l’intérieur du stoupa.
À l'aube, la file d'attente pour entrer dans le temple est déjà longue.

 

Dans le temple du stoupa, le Bouddha entouré d’offrandes de fleurs.

 

Karmapa lui-même est venu le premier jour faire des offrandes et des prosternations devant ce Bouddha.

© Tokpa Korlo

 

Le stoupa lui-même est entouré d’autels où les moines de Karmapa ont disposé
une multitude d'offrandes d'eau, de fleurs, de tormas, etc.
Ces offrandes sont régulièrement renouvelées.

L’équipe du jour pour le renouvellement des offrandes de fleurs.

Ils étaient tout sourire quand je leur ai proposé une photo, et dès que je veux la prendre, ils deviennent sérieux.
Pas moyen alors de les dérider !

 

De grandes guirlandes d’œillets d’Inde sont disposées sur l’enceinte, qui clos le chemin intérieur de circumambulation.

 

Tous les matins, les centaines de bols d'offrande d’eau sont remplis par les moines.

 

L’autel du côté Sud est couvert d’offrandes,
notamment de très belles offrandes de nourriture, appelées shalzés.

 

La nuit, des photophores en forme de fleurs de lotus éclairent les autels
et font une offrande de lumière aux bouddhas.

 

 

Ces rangées de tormas déjà assez grandes sont ponctuées de très grandes shalzés richement ornementées.
Sur la torma, toutes les décorations de fleurs sont faites en beurre coloré, à la main.
Cette profusion d’offrandes reflète l'abondance de notre richesse intérieure,
de toutes les qualités de notre nature de bouddha.

 

 

Chacune de ces grandes tormas est dédiée à un maître particulier.
On le reconnaît à la petite statue de beurre disposée au sommet de l’ornement principal.

 

Marpa 

 

Milarépa 

 

Gampopa 

 

Jeuneusépa !

 

On peut admirer la finesse de réalisation de ces statuettes, hautes de quelques centimètres seulement !

Maintenant, je vais me taire,
pour vous laisser tranquillement apprécier toute cette beauté.

 

Bonne promenade !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est devant cette statue de Tara,
que Karmapa a médité avant-hier durant tout l’après-midi.

 

À demain !

 

Jean-Guy