Le 5 novembre 2023
Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIᵉ Gyalwa Karmapa, partage le message suivant à propos des catastrophes naturelles et de celles qui sont provoquées par l’homme et survenues récemment.
Chers amis du Dharma,
Comme beaucoup d’entre vous, je fais de mon mieux pour suivre les nouvelles du monde aussi attentivement que possible et ces dernières semaines et mois ont été marqués par une nouvelle série de catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme, qui m’ont toutes profondément préoccupé et attristé.
Parmi les nombreuses guerres qui font rage dans le monde, celle qui a récemment éclaté au Proche-Orient est particulièrement inquiétante. Entre-temps, le conflit armé en Ukraine n’est toujours pas résolu et aucune fin n’est en vue. Qui plus est, tous ces conflits entraînent une polarisation et une violence croissantes, même en Occident où d’innombrables personnes se sentent obligées de prendre parti et de jeter le blâme, et où les émotions deviennent de plus en plus vives.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, les catastrophes naturelles ne cessent de frapper les quatre coins de la planète, comme le récent tremblement de terre qui a touché la région isolée de Jajarkot, située à l’ouest du Népal, dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Plus de 150 personnes ont perdu la vie dans cette catastrophe, des centaines d’autres ont été blessées et des milliers ont perdu leur maison et tous leurs biens. Des vidéos diffusées par les médias locaux montraient les façades effondrées de maisons en briques à plusieurs étages, ainsi que des images de personnes désespérées fouillant les décombres dans l’obscurité pour sortir les survivants des bâtiments effondrés ; la vision de ces images était vraiment déchirante.
Face à cette avalanche de mauvaises nouvelles, il est tout à fait humain de se sentir découragé, voire désespéré. En tant que pratiquants, nous pouvons avoir l’impression que notre pratique du Dharma est faible et impuissante, puisque nous ne sommes pas en mesure d’empêcher ou même d’alléger la souffrance des êtres sensibles.
Cependant, nous devrions nous rappeler constamment que l’enseignement du Bouddha n’a jamais eu pour but d’échapper au changement ou à la souffrance, ni de les prévenir ; personne n’y parviendra, car ils sont la nature même de la vie. En fait, les méthodes partagées par le Bouddha sont toutes des moyens de nous inspirer à pleinement accepter et à embrasser le changement ; ainsi, la libération pourrait être décrite comme l’acceptation complète du changement.
C’est pourquoi, chers amis du Dharma, veuillez pratiquer en gardant cela à l’esprit. Pratiquez aussi bien que vous le pouvez, mais sans vous sentir investis d’un fardeau ou d’une mission. Il vous suffit de faire de votre mieux pour utiliser les moyens du Dharma dans le but d’accepter pleinement l’impermanence et le changement, quelle que soit la forme qu’ils prennent.
Si vous y parvenez, cela ne signifie pas que vous devez être forts tout le temps ou avoir toutes les réponses. Mais le simple fait d’accepter que la vie est impermanente, en constante évolution, contribuera grandement à soulager votre anxiété et votre peur, ce qui transmettra en retour une impression de courage et de réconfort à tous ceux dont vous côtoyez l’existence et contribuera à apaiser leur esprit et leur cœur.
Et avec un esprit et un cœur calmes, il est possible qu’avec le temps, ils soient capables de voir à travers l’illusion de la permanence et du contrôle, et de s’accommoder de la nature toujours changeante de la vie.
J’ai le sentiment que si nous pouvons pratiquer de cette manière, il n’y a pas de plus grande aide que nous puissions apporter à nos semblables, les êtres sensibles.
Avec mes prières
Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIᵉ Gyalwa Karmapa