Le 21 mai 2024
Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIer Gyalwa Karmapa transmet le message suivant à l’occasion du Vesak 2024.
Chers amis du Dharma,
Le jeudi 23 mai prochain marque le jour de Vesak (également connu sous le nom de Bouddha Jayanti ou Bouddha Purnima). Il s’agit du festival bouddhiste commémorant la naissance, le plein éveil et le passage en parinirvana de notre Bouddha historique Shakyamuni.
Pour nous, pratiquants du Dharma du Bouddha, quelle que soit la tradition, le yana – ou véhicule – que nous suivons, il s’agit d’un jour unique pour chacun d’entre nous.Selon l’histoire, c’est le jour où est né le prince Siddhartha, la personne qui allait devenir Gautama Bouddha, le quatrième Bouddha historique. C’est aussi le jour où Siddhartha a atteint le plein éveil et est devenu le Bouddha Shakyamuni. Enfin, c’est aussi le jour où son activité s’est parachevée, l’événement que nous connaissons sous le nom de parinirvana.
Nous marquons ce jour spécial en rappelant l’activité et la bénédiction du Bouddha Shakyamuni et de tous les Bouddhas. Il est dit que, grâce au fait qu’ils aient généré la bodhichitta ou esprit de la bodhi, ils demeureront pour toujours pour le bien de tous les êtres sensibles. En particulier, ils résident également dans diverses parties de ce monde que nous considérons comme nôtre, indépendamment des limitations de temps ou de distance, qui sont simplement dues à nos propres concepts. Les Bouddhas, puisqu’ils ont actualisé la réalisation, sont en mesure de réaliser leur aspiration à demeurer. Nous pouvons donc vraiment avoir confiance dans le fait qu’ils demeurent encore, dans ce monde, sur cette planète.
Nous nous souvenons donc de leur activité, nous nous souvenons de la bodhichitta qu’ils ont générée et nous nous concentrons sur les bienfaits de générer la bodhichitta. Ce faisant, nous accumulons nous-mêmes des mérites, ce qui est très important. Dans la tradition bouddhiste, nous disons que l’accumulation de mérite et l’accumulation de sagesse sont les clés pour obtenir la libération et le plein éveil. Ainsi, même si nous sommes des débutants, si nous sommes capables de nous réjouir simplement de leurs actes vertueux, ce qui est merveilleux, c’est que nous accumulons des mérites de la même manière. C’est pourquoi nous employons ces moyens habiles pour accumuler des mérites. Et grâce à cela, ou parallèlement à cela, nous accumulons également de la sagesse. C’est pourquoi nous devons nous réjouir de tout cœur.
En ce jour sacré du Vesak, nous nous rappelons également l’enseignement du Bouddha, le Dharma du Bouddha, et nous essayons d’utiliser cette journée pour le mettre en œuvre au maximum de nos possibilités.Nous pouvons, par exemple, nous concentrer sur les vœux de refuge et, si nous nous sentons inspirés par la pratique de la voie du bodhisattva, nous pouvons également prendre le vœu du bodhisattva et l’observer autant que nous le pouvons.
Nous pouvons réciter la Reine des prières d’aspirations de Samantabhadra ou les six syllabes d’Avalokiteshvara.
En outre, pour ceux d’entre vous qui sont familiers avec la pratique de sojong, j’encourage ceux qui ont pris les vœux de sojong dans le passé et qui ont reçu des explications à ce sujet à consacrer le jour de Vesak à cette pratique.
Je pense que cette pratique est très bénéfique, car le fait d’y consacrer seulement 24 heures permettra à notre corps, à notre parole et à notre esprit d’apaiser leur agitation quotidienne. De plus, la pratique de sojong ne demande pas d’efforts importants – elle est simple, paisible et agréable.
Ce qui m’amène à l’une des parties les plus importantes de la pratique : quel que soit l’aspect du Dharma sur lequel nous nous concentrons, il est vital de l’apprécier. Apprécier ne signifie pas que nous devons nous forcer à sourire ou à rire tout le temps. Sourire et rire ne sont que des symptômes du bonheur, et non le bonheur lui-même.
Ainsi, tant que nous sommes capables de réfléchir à quelque chose de significatif – comme la manière d’être bienveillant envers les autres, la manière d’être bienveillant envers soi-même, la manière d’avoir une prochaine minute, une prochaine heure, un prochain jour ou un prochain mois qui ait du sens, ce genre d’attitude est très appréciable.
Et c’est ce que j’entends par « apprécier » : cela ne signifie pas nécessairement que nous devons nous empêcher d’être tristes, nous empêcher de pleurer et nous forcer à rire – pas dans ce sens. Mais plutôt faire quelque chose qui a vraiment du sens, qui est vraiment intéressant, parce que c’est ce qui va fondamentalement ouvrir notre cœur.
Lorsque vous appréciez de faire ce que vous faites, tout devient facile ; même sauver le monde devient facile.
C’est pourquoi, chers amis du Dharma, c’est ce que je vous souhaite à tous en ce jour de Vesak : que vous puissiez consacrer un peu de temps à la pratique du Dharma du Bouddha afin de trouver la joie et d’ouvrir votre cœur.
Avec mes prières,
Thayé Dorjé
Sa Sainteté le XVIIᵉ Gyalwa Karmapa
