En direct des Kagyu Mönlams : Jour 5 - La gratitude

À la découverte de l’activité de Karmapa
dans le sillage de Jigmé Rinpoché…

La suite du reportage de lama Jean-Guy en direct des Kagyu Mönlams.
[lire le jour 1 : L'arrivée de Karmapa]
[lire le jour 2 : Le pic des Vautours]
[lire le jour 3 : Les pèlerins]
[lire le jour 4 : Les offrandes]

 © Tokpa Korlo

Bodh-Gaya, samedi 19 décembre 2015

Chers amis,

Hier, nous parlions de la générosité, cette ouverture du cœur et de l’esprit en lien avec notre richesse intérieure, ouverture qui apporte la paix, l’extinction de nos afflictions.

Durant ces Kagyu Mönlams, nous ne récitons pas seulement des prières d’aspiration pour que tous les êtres rencontrent cette paix intérieure, condition de la paix entre les peuples, mais nous essayons aussi de mettre en œuvre des actions concrètes.  

La paix, c’est aussi la reconnaissance de la valeur de l’autre, du fait qu’il a le même potentiel de bouddha que nous.
C’est aussi exprimer la gratitude pour tout ce que l’autre nous apporte, dans la richesse créatrice de nos différences.

Dans cette perspective, à l’initiative de Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVII^e Gyalwa Karmapa, s’est tenue hier une marche de gratitude, gratitude envers l’Inde, actuelle terre d’accueil du bouddhisme, mais aussi terre d’origine du Dharma.

L’Inde a donné naissance au bouddhisme, à toute cette connaissance atemporelle que nous mettons en œuvre à travers toutes nos vies, et ce depuis de nombreuses vies, suivant le point de vue bouddhique.
Mais ce n'est pas tout : d’après les prophéties du bouddha Shakyamuni, l’Inde sera aussi le berceau du bouddhisme pour les siècles à venir puisqu’elle verra l’éveil de tous les bouddhas du futur.

Aussi, en tant que bouddhiste, participer à cette marche est une excellente occasion de se remémorer et de célébrer ce que l’Inde nous a donné et continue à nous offrir.

Donc hier, nous avons manifesté dans les rues de Bodh-Gaya !
Non pas pour réclamer quelque chose, mais pour exprimer notre gratitude envers cette terre indienne et tous ses habitants. Et finalement, cela fait beaucoup de bien de manifester son contentement plutôt que son mécontentement !

Cette marche est partie du temple Karma de Bérou Kyentsé Rinpoché, pour aller jusqu’au temple de la bodhi, à environ une demi-heure de marche.

Ici, on voit le cortège se mettre en place,
avec, en tête, les enfants des écoles avoisinantes, écoles que Karmapa visite régulièrement.
Ce sont les enfants qui ont réalisé les pancartes affichant les slogans phares de la manif’.

Ils sont trop mignons !

Les regards d’enfants ont souvent cette candeur et cette profondeur,
qui agissent comme un miroir sur notre propre esprit et ses intentions !

Karmapa arrive pour prendre la tête du cortège.
Chaque fois qu’il est en présence des enfants, il est tout sourire et heureux d’être en leur compagnie.

Après la courte allocution prononcée par Karmapa, le cortège s’ébranle.
Karmapa, comme dans beaucoup d’occasions publiques, reste focalisé sur les souhaits et les prières.

Les rues de Bodh-Gaya sont complètement envahies par une foule de plusieurs milliers de personnes.
On reconnaît ici Béru Kyentsé Rinpoché et Jamgön Kongtrül Rinpoché, son grand fils.

La banderole principale, qui s’était un peu perdue dans la foule du fait d’une cohue toute indienne,
a fini par réapparaître en tête de cortège.

L'acronyme SABA signifie South Asia Buddhist Association.
Fondée par Karmapa, cette association a pour but de soutenir les communautés bouddhistes
par l’amélioration de l’éducation des enfants et par des activités caritatives.
Un de ses projets est le Karmapa Center of Education (KCE), un centre d’éducation relié au Karmapa,
qui est une école modèle en cours de création à Kalimpong.
Son objectif est de fournir aux enfants et aux adolescents une éducation complète et bien équilibrée
comprenant toutes les disciplines modernes,
tout en se basant sur les valeurs atemporelles des enseignements du Bouddha.

Nous entrons dans l’enceinte du temple Mahabodhi et effectuons un tour complet, ou korwa.

La foule, joyeuse et recueillie, s’étire maintenant sur plusieurs centaines de mètres.

Karmapa ne s’est jamais départi de son recueillement.

Finalement, nous revoici tous devant l’arbre de la bodhi à faire des prières de souhaits.
De Karmapa, on ne distingue sur cette photo que le genou droit, mais cela suffit pour la dévotion !

En me glissant derrière l’autel, j’ai pu prendre cette image.

Pendant les pauses, Karmapa n’a pas de pause,
puisque c’est le moment où de nombreuses personnes viennent le solliciter pour une bénédiction.
Mais il répond avec le sourire, surtout quand ce sont des enfants.

Une photo de trois de nos maîtres.
Vous reconnaîtrez facilement Jigmé Rinpoché et khenpo Chödrak Rinpoché.
À gauche, se trouve Nendo Rinpoché, le maître des rituels, ou dorjé lopeun, de Karmapa.
Il a séjourné à Kundreul Ling durant plusieurs semaines l’automne dernier,
en compagnie de l'oumzé – le maître de chant – et du tcheupeun – le maître des offrandes – de Karmapa
pour nous transmettre des instructions approfondies
sur la manière de réaliser des accumulations de pratique, ou drouptcheu.

Et pour finir, quelques mots au sujet de Karmapa.

Hier, j’ai brièvement rencontré Karmapa pour lui remettre les offrandes
que les centres et les membres de notre communauté de pratiquants m'avaient remises pour lui.
Au cours de la discussion, il m’a précisé que ces derniers jours,
il a formulé des souhaits spécifiques pour notre communauté.

Cela m’a évidemment beaucoup touché et empli de gratitude.
Aussi, je suis heureux de partager cette nouvelle avec vous tous !

© Tokpa Korlo

À demain !

Jean-Guy