Une continuelle ondée de bien pour les êtres

1 Avr 2023

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Livret Enseignement - Les Cinq Soutras souverainsUne continuelle ondée de bien pour les êtres

Par le XVè Karmapa, Khakhyap Dorjé

Manuel succinct de la méditation – récitation du noble et suprême Tchenrezi, le Bien des êtres emplissant l’espace, d’après la transmission directe de Tangtong Gyalpo, souverain des accomplissements

Présentation

Vous trouverez dans ce livret la traduction du commentaire de la pratique de Tchenrezi écrit par le XVè Karmapa, Khakhyap Dorjé, Une continuelle ondée de bien pour les êtres.

Deux éditions du même texte ont été utilisées, elles portent le même titre : l’édition de Kundreul Ling (du 19/01/2001) et l’édition issue du troisième volume des œuvres complètes du XVè Karmapa (reproduction de l’édition de Palpung), འཕགས་མཆོག་སྤྱན་རས་གཟིགས་ཀྱི་བསྒོམ་བཟླས་འགྲོ་དོན་མཁའ་ཁྱབ་མའི་ཟིན་བྲིས་ཉུང་བསྡུས་འགྲོ་དོན་ཆར་རྒྱུན། Une continuelle ondée de bien pour les êtres. Manuel succinct de la méditation – récitation du noble et suprême Tchenrezi, le Bien des êtres emplissant l’espace. Les différences étant essentiellement d’ordre orthographique, l’édition de Kundreul Ling est ici reproduite.

Cette traduction a été effectuée sous la direction de lama Jigmé Rinpoché. De manière générale, sans entrer dans un dédale de considérations d’ordre traductologique, il est bon de garder à l’esprit que le traducteur chemine dans un texte en effectuant des choix souvent cornéliens : s’orienter davantage vers la source, c’est-à-dire le texte original, ou vers la cible, le destinataire de la traduction. Il n’existe pas à notre sens de bonne ou de mauvaise décision, simplement une variété de facteurs à prendre en compte pour décider, à chaque phrase, d’une orientation. Sans que l’on en arrive à une dichotomie trop rigide, une question participe de cette négociation au coup par coup : quelle fonction exerce la traduction dans sa culture et son époque d’arrivée ?

Notre cadre est celui de l’étude et de la pratique du bouddhisme en Occident au XXIè siècle. Il ne s’agit donc pas seulement de transposer d’une langue vers une autre, mais d’offrir au pratiquant de la méditation en question un outil d’appropriation ou d’assimilation. La réalité du sens a donc été privilégiée (l’orientation vers la cible). Certaines indications données par lama Jigmé Rinpoché au cours de l’élaboration de la traduction ont été mentionnées en notes de bas de page en italique et sont précédées de la mention « LJR : » Les autres notes de bas de page sont le fait du traducteur.

En fin de livret, vous trouverez également le tableau de correspondance des syllabes du mantra.

Ce livret constitue un support à la pratique de la méditation et de la récitation de Tchenrezi ; néanmoins, il ne saurait être utilisé indépendamment des instructions de pratique qu’il est nécessaire de recevoir d’un enseignant habilité. Par ailleurs, ce livret sera prochainement assorti des explications orales transmises par lama Jigmé Rinpoché au cours de trois stages publics donnés successivement à Dhagpo Kagyu Ling en décembre 2017, avril et mai 2018.

Le secteur traduction de Dhagpo Kagyu Ling
Le 02 juillet 2019

Quelques mots à propos du XVè Karmapa, Khakhyap Dorjé (1871-1922) (1)

Le XVè Karmapa nait à Shelkar, un village du Tibet central. Il est rapporté que, peu de temps après sa naissance, il prononce le mantra de Tchenrezi. Dès l’âge de cinq ans, il peut lire les sources scripturaires. À six ans, il est reconnu comme la réincarnation du XIVe Karmapa par le IXe Kyapgön Drukchen, Mipham Chökyi Gyamtso (1823-1883), et Jewön Chöwang Rinpoché (neveu du XIVe Karmapa, qui est en fait le XIe Shamarpa, non reconnu officiellement pour des raisons politiques à l’époque). Le IXe Kyapgön Drukchen l’intronise donc à au monastère de Tsurpu, siège des karmapas. Le XIVe Karmapa, Tektchok Dorjé, avait en effet nommé le dirigeant de la lignée drukpa kagyü comme directeur intérimaire de l’administration karma kagyü.

Karmapa étudie avec l’abbé du monastère de Palpung, Khenchen Tashi Özer, et se rend auprès de Jamgön Kongtrül Lodrö Thayé duquel il reçoit l’entière transmission des enseignements kagyüs, comprenant notamment les instructions des Cinq Trésors compilés par ce dernier en plus d’une centaine de volumes. Le Ier Jamgön Kongtrül lui transmet également le vœu de bodhisattva. Il parfait son éducation auprès de Jamyang Khyentsé Wangpo (1820-1892) et de nombreux maîtres kagyüs, nyingmas et sakyas.

À l’âge de quinze ans, Karmapa rencontre Padmasambhava (Guru Rinpoché) en personne. Celui-ci l’informe qu’il lui serait bénéfique de s’unir à une compagne, ce qui lui permettrait de vivre jusqu’à l’âge de 95 ans et de révéler un grand nombre d’enseignements cachés. Padmasambhava lui indique l’endroit où elle demeure en lui disant qu’il s’agit d’une réincarnation de Yeshé Tsogyal. Le XVè Karmapa décline alors cette possibilité, argumentant que cela ne serait pas bénéfique pour le Dharma en général.

Plus tard, alors qu’il a 21 ou 22 ans, il est invité à Lhassa pour accomplir un rituel spécifique des protecteurs. Au moment où il doit accomplir une offrande, il tombe sous le coup de ce qui semble être un accident cérébral l’empêchant de finir le rituel. Le IXe Kyapgön Drukchen et Taklung Matrül Rinpoché, entre autres, insistent pour qu’il suive la recommandation de Padmasambhava. Le XVè Karmapa accède à leur requête et, pour son propre bienfait ainsi que celui des autres, il épouse Khandro Urgyen Tsomo (1897-1961) et devient le père de trois fils. Il reconnaît deux d’entre eux, l’un comme le IInd Jamgön Kongtrül, Karsé Kongtrül (1904-1952), et un autre comme le XIIe Shamarpa, Thugsay Jamyang Rinpoché (c.1895-1947).

Karmapa voyage dans tout le Tibet pour transmettre les enseignements du Bouddha à tous ceux qui le demandent. Il préserve aussi de nombreux textes rares en étant à l’origine de leur réimpression.

En dehors de ses fils, le XVè Karmapa aura notamment comme disciples Pema Wangchuk Gyalpo (1886-1952), qu’il reconnait comme le XIe Situpa ainsi que le Ier roi du Bhoutan, Urgyen Wangchuck (1861-1926), pour ne citer que les plus éminents.

(1) Cette biographie succincte est issue du site de Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIè Gyalwa Karmapa, et complétée selon des indications orales de khenpo Chödrak Rinpoché ainsi que des informations issues de la biographie du XVè Karmapa par Topga Rinpoché dans Supplément à la guirlande de gemmes de cristal, les récits immensurables de libération du rosaire d’or kagyü, Delhi, 1993. Non traduit en français à ce jour.

Plan du commentaire

Il correspond au déroulement chronologique de la pratique de Tchenrezi et par conséquent il est utile de le garder à l’esprit.

  1. Se placer sous la protection et générer l’esprit d’éveil (introduction)
  2. Méditation de la présence éveillée (partie principale)
  3. Récitation du mantra (partie principale)
    3.1. Requérir l’attention éveillée par la prière
    3.2. Demeurer avec la présence éveillée au niveau du corps, de la parole et de l’esprit en s’appuyant sur l’émission et la résorption
  4. Assimilation de la pratique au chemin (phase consécutive)
  5. La dédicace des empreintes bénéfiques (phase consécutive)
  6. et l’explication des bienfaits (phase consécutive)

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