Kalingpong, mars 1999
En mars 1999, une quarantaine de personnes, stagiaires de Dhagpo Kagyu Ling, pratiquants proches du Centre et amis, sont partis, accompagnés de lama Jigmé Rinpoché, en pèlerinage en Inde.
Ce voyage d’un mois a été l’occasion de marcher sur la terre où le Bouddha a atteint l’éveil. Pour beaucoup, c’était la première fois qu’ils foulaient le sol indien. Ils ont connu des moments forts, des moments remplis de dévotion, de foi et aussi de joie.
Le Gyalwa Karmapa,Thayé Dorjé, a reçu ce groupe pendant une semaine. Il a transmis les initiations de Chenrézi, de Tara verte et d’Amitabha. Il a également pris du temps pour accorder des entretiens individuels, ainsi que quelques précieux conseils pour la pratique que nous vous rapportons ci-dessous.
Avoir l’esprit détendu
« Je suis heureux de la connexion qui s’établit avec tous les pratiquants reliés à Dhagpo Kagyu Ling. Je souhaite aujourd’hui vous donner quelques conseils de pratique.
Tout d’abord, il est essentiel que chacun développe un esprit paisible. Un esprit serein permet de répandre l’harmonie autour de nous. Les enseignements du Bouddha nous montrent la nécessité d’aider les autres êtres, de leur montrer le chemin de la pacification. Pour être capable de le faire, il est indispensable d’être soi-même paisible.
Afin de réaliser la pacification de l’esprit, il est nécessaire de développer l’amour et la compassion, ce qui permet une authentique sérénité. L’amour, c’est le souhait d’établir les êtres dans le bonheur et la compassion, c’est le souhait de les libérer de la souffrance.
Nous avons la chance de posséder toutes les conditions afin d’accomplir ce but : une précieuse existence humaine libre et bien pourvue. Nous sommes libres de toutes les circonstances qui nous empêcheraient de réaliser nos intentions et nous avons toutes celles qui y sont favorables. Nous sommes dotés des huit libertés et des dix acquisitions qui nous permettent de parcourir le chemin. Nous sommes donc capables de progresser sur la voie. Nous ne pouvons laisser échapper une telle occasion.
Cela signifie que nous devons accumuler du mérite, des actions positives et éviter toute action nuisible. Il est essentiel de ne pas accomplir la moindre action négative.
“Une action négative” signifie “une action qui nuit aux autres” ; il nous faut être également attentif aux pensées négatives. Dans le même temps, exerçons-nous à accomplir des actions positives, bienfaisantes pour les autres, aussi insignifiantes qu’elles puissent nous paraître.
Ces enseignements sont donnés pour être mis en pratique : les connaître n’est pas suffisant. Pour cela, il faut s’en souvenir, puis s’y exercer et le faire de façon continue.
Ces quelques instructions me semblent importantes ; elles sont l’essentiel de la pratique. Si nous nous efforçons de les mettre en œuvre, nous sommes certains d’être sur la voie juste. Ces quelques conseils sont un condensé de l’enseignement, je vous demande de vous en souvenir lorsque vous pratiquerez. »